Al’occasion de l’ouverture, hier, de la session de printemps des deux chambres parlementaires, El Hachemi Djaaboub, ministre du Commerce, a annoncé une série de mesures à même de faire face à la profonde crise que traverse la filière-lait actuellement.
Le ministre a ainsi fait état de la mise en place d’un » Office national du lait « , qui serait l’équivalent de l’Office des céréales, avec pour mission essentielle de réguler le marché de cette denrée dont les dysfonctionnements actuels, exacerbés par la tension due à la situation du marché international, se caractérise par des pratiques de spéculation.
Autre mesure de taille préconisée par le premier responsable du ministère du Commerce, la promesse d’aide aux producteurs de lait pris en tenailles entre l’envol des prix du lait en poudre au plan mondial, et la nécessité du maintien du soutien du prix du lait affirmée et réaffirmée par les autorités. Une aide, cependant qui devra être déterminée, quant à sa nature notamment, directes ou indirectes, à en croire les précisions du ministre, en fonction du niveau des fluctuations des cours du marché international. Néanmoins, il est d’ores et déjà acquis, selon l’engagement de M. Djaaboub, que l’Office à instituer aura pour autre mission d’importer « d’importantes » quantités de lait en poudre pour prévenir l’éventualité d’une situation de pénurie.
Quant aux craintes des citoyens de devoir payer plus cher un produit de consommation de base, le ministre les évacuera en ces termes : » Nous n’accepterons pas que les producteurs soient affectés et que les consommateurs paient plus cher « , s’est-il engagé.
De bonnes nouvelles, donc, pour les producteurs de lait, parmi lesquels on fait état de pas moins d’une quarantaine d’unités ayant mis la clé sous le paillasson, depuis le dernier S.O.S lancé par ces derniers à l’adresse des autorités. Pour la seule région de Bejaïa en Kabylie (voir notre édition du dimanche), trois laiteries dont une, la plus importante, » Djurdjura » en l’occurrence, ont dû baisser le rideau, pour rupture de stock, alors qu’une quatrième, celle d’Amizour, est en passe de le faire ne parvenant pas à faire face aux coûts de production.
Reste à savoir si les mesures annoncées par M.Djaaboub, aussi salutaires puissent-elles paraître, ne seront pas pour différer uniquement le problème, dans la mesure où la question de fond, inhérente à la crise tient à l’ébauche d’une véritable industrie de production laitière pérenne.
Hakim O.
