« Le 8 Mars, c’est toute l’année ! le combat étant au quotidien, les femmes seraient bien inspirées de ne pas s’arrêter à une journée pour se souvenir et se rappeler que l’inégalité et ses corollaires, l’exploitation, l’asservissement les avanies au quotidien, c’est tout au long de l’année ». Le ton résolument ferme mais pourtant non dénué d’une pointe de douceur vient d’être ainsi donné par Mlle Rachida Gueddouche directrice-adjointe de la BEA, agence centrale de Bejaia. Titulaire depuis 2002 du poste actuel Mme Gueddouche a intégré le secteur bancaire depuis 1998, juste après une post-graduation banque et des études en sciences économiques.
Son choix de ce secteur névralgique des services s’est fait sur la base des opportunités très vastes qu’il offre. De plus, de par la relation étroite avec le public, le secteur bancaire toujours en pleine expansion et en perpétuel développement n’est pas sans plaire à son tempérament plutôt curieux et universaliste.
« C’est, dira-t-elle, un métier qui s’apprend au quotidien et qui me procure beaucoup de satisfaction ». Revenant sur ses débuts, son apprentissage dans un monde où l’élément masculin est prépondérant, elle ajoutera : « ils furent difficiles car j’ai touché du doigt un secteur qui sans l’avouer demeure sectaire. Je ne me suis imposée que grâce à une volonté de fer, un combat perpétuel pour m’affirmer et les compétences acquises aidant, je me suis faite une place au soleil. Aujourd’hui, je suis en mesure de qualifier d’excellentes mes relations avec mes collègues. Le secret ! Le respect de toutes les valeurs propres à notre environnement et un savoir faire trait de délicatesse ».
On devine bien évidemment la touche féminine qui souvent fait la différence. Dure parfois avec elle-même et ses consœurs, elle est à mille lieux d’adhérer à un discours mesquin, pleurnichard qui consiste à mettre tous les problèmes des femmes sur le compte du partenaire de l’autre sexe. « Nous sommes en partie responsable de la situation passée et actuelle », martèlera-t-elle à plusieurs reprises. S’insurgeant un tantinet contre le 8 Mars, Mlle la directrice adjointe est convaincue qu’il faut dépasser la seule date du 8 Mars, pour l’étaler sur toute la ligne. Le concept même des droits de la femme ne trouve pas grâce auprès de cette femme forte, avec un mental d’acier et des idées bien arrêtées. S’appuyant sur une argumentation pour le moins novatrice, son engagement auprès des femmes étonne, surprend puis achève de convaincre.
Et c’est par un énigmatique, « il est temps de penser à libérer l’homme », servi par un sourire conquérant que cette amazone des temps modernes nous raccompagne, en femme du monde soucieuse des convenances.
Rencontré dans le vestibule, le directeur général M. Brahmi, interrogé sur la qualité de sa relation avec son assistante, s’est contenté de quelque mots : « nos relations de travail, complémentaires sont parfaites. Et je ne peux que m’en féliciter. »
Mustapha R.
