La guerre est ouverte au sein du Rassemblement pour la culture et la démocratie de Tizi Ouzou pour figurer sur la liste des candidatures aux élections législatives du 17 mai 2004. Le premier à en faire les frais est le Docteur Mouloud Lounaouci, ex-président du bureau régional de ce parti à Tizi Ouzou. Celui-ci vient de déposer sa démission en tant que militant de base. Trois mois avant, c’est Saïd Sadi en personne qui l’a relevé du poste du président du bureau régional. Les raisons de ce limogeage sont directement liées à la tenue du congrès du parti le 9 février dernier. Saïd Sadi a soupçonné le Dr Lounaouci de fomenter un coup pour le déstabiliser lors de la tenue du congrès. Entendre par déstabiliser que Mouloud Lounaouci avait l’ambition de peser de tout son poids et de celui de ses soutiens à l’intérieur du parti afin de présenter sa candidature. Cet appétit du Dr Lounaouci est parvenu aux oreilles du grand chef, allergique à toute concurrence surtout quand celle-ci vient d’un homme possédant un parcours riche et un niveau d’instruction équivalent du sien ( Dr Lounaouci est médecin et doctorant en linguistique berbère ). Au RCD de Tizi Ouzou, existait à cette période deux clans : celui de Mouloud Lounaouci et celui de Nouredine Ait Hammouda. Ce dernier est un grand fidèle de Said Sadi et la rumeur le donne pour tête de liste lors de la prochaine élection au niveau de Tizi Ouzou. Ce qui déplait énormément à de nombreux cadres locaux à l’image de Mahfoud Bellabas, Mme Moula et Mohand Ikherbane qui sont des militants de la première heure du RCD. Ils sont aussi des membres de l’Assemblée populaire de wilaya. Ces derniers tout en étant opposés à Noureddine Ait Hammouda, ne sont pas pour autant dans l’escarcelle de Mouloud Lounaouci. Ce qui suppose l’existence d’une troisième tendance dont les prochains jours finiront par mieux dévoiler les contours. Mouloud Lounaouci a été très prudent dans la gestion de sa mise à l’écart à cause de son frère Hamid Lounaouci qui lui, serait toujours en bons termes avec Said Sadi. Du moins jusqu’à preuve du contraire.
Djamel Mebrouk
