L’impérative humanisation des prisons

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« L’objectif de la commission est de reformer notre secteur et le rendre plus performant afin de permettre aux détenus plus de moyens et d’espace. Des progrès notables ont été enregistrés en matière d’amélioration des conditions carcérales ». C’est du moins ce qui ressort de la rencontre qui a eu lieu, hier, au siège de l’Ecole supérieure de la magistrature à Alger. Cette rencontre, selon M.Fellioune Mokhtar, président du comité intersectoriel, a pour but de coordonner les activités relatives à la rééducation et la réinsertion social des prisonniers. Une occasion à laquelle, le président dudit comité a présenté et évalué les activités prévues au profit des détenus. A ce propos, plus de 7 357 détenus ont été inscrits afin de suivre des formations professionnelles, soit une hausse de 25 % et 7 387 détenus ont poursuivi leurs études avec une augmentation de 75,13% par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, le problème qui se pose, d’après le conférencier serait le surpeuplement des prisons. Pour remédier à cette situation, 81 établissements pénitentiaires seront réalisés à l’horizon 2009, indique l’orateur. Les nouvelles réformes concernent plus particulièrement la couverture sanitaire et l’insertion sociale des 50 000 locataires des 127 centres de détention repartis sur l’ensemble du territoire national. Un programme qui a commencé, rappelons-le, en 2005, et qui vise, outre l’atténuation des effets néfastes du surpeuplement des prisons, de remplacer les vieux établissements ayant atteint un niveau de détérioration très avancé et dont la plupart date de l’époque coloniale.

A cet effet, M. Fellioune dira que « l’espace réservé à chaque détenu dans les prisons algériennes ne dépasse pas 1,86 m2, alors que le standard européen est de l’ordre de 12,2 m2 ». Une situation induite par le fait que l’Etat algérien n’a construit qu’une cinquantaine de prisons et ce, depuis l’Indépendance. D’autres mesures ayant trait à l’aspect social et humanitaire, à l’exemple de l’attribution d’une aide financière aux détenus défavorisés lors de leur relaxe, ont été prises dans le cadre des réformes. S’agissant de la couverture sanitaire des prisonniers, il a été avancé le recrutement de 378 médecins et de 352 psychologues ainsi que l’acquisition de 177 fauteuils dentaires, 31 appareils de radiologie, 14 laboratoires, 55 ambulances, 75 fourgons cellulaires, 25 groupes électrogènes et l’ouverture de 109 pavillons pour détenus malades au sein des structures hospitalières. Il a été mentionné, dans le même contexte, la réalisation de 698 293 actes médicaux et de 186 895 bilans et analyses médicaux. Dans le souci d’enrayer le phénomène des incendies tragiques qui se sont déclarés, faut-il le rappeler, dans plusieurs prisons, des équipements et des moyens modernes, tels les couvertures et les matelas ininflammables seront mis à la disposition des établissements carcéraux.

Au sujet de l’insertion et de la rééducation des incarcérés, et en plus de la création d’un comité interministériel composé de représentants de 21 membre du départements ministériels et organisation de la société civile, plusieurs autres réalisations, dans le même volet, ont été mises en exergue par le ministère de la Justice. Il s’agit surtout de la formation professionnelle de près de 7 094 détenus et l’enseignement de plus de 7 387 dont 1007 ont obtenu le baccalauréat, 1 639 le BEF et 151sont universitaires. Ainsi, le régime pénitentiaire algérien semble être sur une bonne voie après la suite d’incidents tragiques, qu’il a connu, ces dernières années.

Nabila Belbachir

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