Pour cela, ladite ligue s’y emploie du mieux qu’elle peut. Mais, ce n’est pas aisé lorsqu’on sait que les clubs de cette division rencontrent des problèmes dont le plus important est celui touchant à l’aspect financier. Dans l’entretien qui suit, le président de la Ligue de wilaya de football, Saïd Bouakil, nous parle de la phase-aller, des problèmes que rencontrent les clubs mais aussi du défi que la Ligue veut à tout prix relever.
La Dépêche de Kabylie: Comment s’est déroulée cette première moitié du championnat ?
Bouakil Saïd : Sincèrement, dans de bonnes conditions. Certes, le début a été quelque peu difficile, notamment à cause du problème du versement par les clubs liés par deux droits d’engagement, mais dans l’ensemble, cela ne s’est pas mal déroulé ?
Pouvez-vous être plus explicite concernant ces droits d’engagement ?
Comme vous le savez avant cette saison, lesdits frais étaient pris en charge par l’APW, ce qui soulageait un tant soit peu les clubs qui n’avaient pas ce souci. Mais cette année, ce sont les clubs qui ont payé ces droits. Or, il n’est pas aisé pour ces clubs de s’acquitter d’une telle charge sachant que certains d’entre-eux sont démunis.
Comment ont-ils fait alors ?
C’est simple, la Ligue leur a facilité la tâche en scindant la somme à verser en trois tranches. Ce qui leur a permis de pousser un ouf de soulagement et— en ce qui nous concerne— d’entamer ce championnat normalement. Le seul hic qui reste est le problème de la sécurité.
Comment ça ?
Dans certaines localités, les conditions du déroulement des rencontres ne sont pas tout à fait réunies car les stades respectifs n’offrent pas les commodités nécessaires. Les terrains ne sont pas protégés par une clôture et certains stades n’ont même pas de portails.
Commet jugez-vous le niveau des clubs ?
Je peux vous dire que le niveau est hétérogène. Certaines formations arrivent à se distinguer et d’autres traînent la patte. Bien entendu, cela est dû au manque de moyens. Un certain nombre de clubs arrive très difficilement à se prendre en charge, financièrement parlant, d’où les conséquences que cela suppose. Vous savez, on ne peut pratiquement rien faire avec les seuls 3% que donne l’APC entre 15 et 20 millions de centimes pour toute la saison.
C’est très peu en effet…
Comme vous le dites. Et cela influe sur tout le réservoir du club en ce sens qu’on délaisse les jeunes catégories car il est impossible de les prendre en charge en ce qui concerne l’équipement sportif, la restauration et le transport. Cela, bien sûr constitue un handicap pour l’émergence de talents. A cela, il faut ajouter le manque d’encadrement technique au sein de ces mêmes clubs.
Justement dans ce domaine, quel est l’apport de la Ligue ?
Je crois sincèrement que nous faisons de notre mieux pour aider les clubs de la wilaya. En plus d’avoir fractionné les droits d’engagement en trois échéances, la ligue s’est lancée dans la formation d’entraîneurs et de jeunes arbitres. Concernant les premiers, nous avons organisé trois regroupements — et le quatrième aura lieu au courant de ce mois. Pour les jeunes arbitres, une quarantaine de stagiaires prendra part à un stage bloqué pendant trois jours durant la dernière semaine de mars. Ce qu’il y a à retenir de ce stage, c’est que la plupart de ces jeunes sont des universitaires. En plus de l’objectif de rajeunissement du corps arbitral, nous voulons également la qualité afin de permettre à ces jeunes d’atteindre un niveau supérieur et pourquoi pas d’être de futurs arbitres fédéraux.
Cela devrait demander tout de même des moyens financiers pour l’organisation de ces stages et formations…
Bien entendu. Mais je dois vous avouer que nous ne sommes pas encouragés. Nous nous contentons de les organiser à partir de ce que nous rapporte les droits d’engagement. Mais pour nous en tout cas, c’est un défi à relever. Ce que nous faisons est méritoire, car il y a des Ligues de wilaya qui accusent un grand retard tant au niveau du démarrage de leurs championnats respectifs que du côté organisation de stages et autre formation.
Toujours est-il que la Ligue ne couvre pas toute la région ?
Effectivement. D’ailleurs plusieurs clubs, une vingtaine, ont la clé-club de Chorfa, les deux clubs d’Ath Mansour, l’ESAM et l’EAM, celui d’Ahnif, d’El Adjiba, d’Ath Laâziz, de Kadina, de Bouderbala, de Souk Lekhmis, d’El Mokrani. Ces clubs ont disparu, pourtant certains à l’image de celui de Chorfa, étaient prédestinés à un bon avenir. De ce fait, ce sont des milliers de jeunes qui sont livrés à l’oisiveté.
Entretien réalisé par B. Mechoub
