« L’école a une part de responsabilité dans la crise qu’a vécu l’Algérie. Tout le monde a eu sa part de responsabilité, laquelle ne doit pas être rejetée sur les autres. On ne peut occulter l’histoire. Les plaies sont encore ouvertes. Il faut se donner du temps. L’histoire va s’écrire « . C’est ce qu’a déclaré, Boubekeur Benbouzid, ministre de l’Education nationale, au sujet de l’écriture de l’histoire relative aux évènements tragiques qu’a connus l’Algérie durant les années 90, lors d’un point de presse animé en marge du séminaire international sur l’éducation civique dans les systèmes éducatifs sous le générique : » Ses dimensions nationales et internationales » qui se tient depuis, hier, à l’hôtel El Aurassi, à Alger. Concernant le choix de notre pays des expériences étrangères en matières d’éducation civique, Benbouzid soutient qu’il y a une » spécificité algérienne » à inscrire dans les programmes scolaires en enrichissant les concepts et les méthodes. » Nous allons dans le sens d’une seconde génération de programme pour l’année prochaine. Le programme d’histoire sera revu « , révèle-t-il. Bien que contesté, sa décision de maintenir la levée des couleurs nationales dans les écoles algériennes, l’inamovible ministre de l’Education souligne que cette décision a été prise dans le souci de faire respecter l’hymne national et la glorification des figures du mouvement algérien. » C’est également la consécration des valeurs spirituelles et morales aux enfants. L’éducation civique doit être enseignée dans toutes les matières « , dit-il. Par ailleurs, durant son allocution devant les participants, Benbouzid estime que la mission de tout système éducatif n’est pas seulement dans la » dispense du savoir » mais repose aussi sur » la prise en charge des principes de citoyenneté et l’inculcation des valeurs sociales afin de faire de l’enfant un citoyen doté de droits et d’obligations « , souligne-t-il. Le ministre évoque l’obligation du raffermissement dans le système éducatif de la dimension humaine et nationale à travers les programmes éducatifs. » Il faut intégrer, dans le cadre de notre réforme, les principes du citoyen du monde et la culture des droits de l’Homme qui appellent à la tolérance, à l’égalité, au dialogue et à la paix entre les peuples du monde. “Pour ce faire, le représentant du gouvernement de Belkhadem indique que cet objectif est enseigné notamment dans les programmes de l’éducation civique. Il rappelle que si cette matière est le canal élémentaire de la consolidation de la dimension civique de la personnalité des élèves, il n’en demeure pas moins que les autres matières pourraient être considérés, à des degrés différents, comme le réceptacle de cette dimension. Outre le rôle de l’école, Benbouzid insiste sur celui prépondérant que joue la famille, la société civile et les médias dans la consolidation du sentiment de la citoyenneté et l’aiguisement du sens civique chez les jeunes et les écoliers. Pour sa part, Mendji Boucenina, représentant de l’Organisation islamique pour l’éducation, la culture et les sciences (ISESCO) estime que la culture islamique est menacée par la mondialisation qui ne laisse,dit-il, aucun choix à la diversité. Il relève que le projet de société est un projet politique dans lequel l’éducation est l’un de ses meilleurs outils. » Il est de notre devoir de trouver le lien entre l’éducation civique nationale et internationale en respectant notre attachement à notre culture arabo-musulmane et l’éducation sur la citoyenneté mondiale, celle qui permettra à l’élève de s’adapter dans la société « , note-t-il. De son côté, Gabriel Matzi, représentant du Conseil de l’Europe déclare que la mission première du Conseil est de promouvoir l’Etat de droit. » Nos efforts vont dans le sens d’un dialogue interculturel. Cette rencontre doit être l’occasion d’un passage du discours théorique a l’action afin de confronter nos expériences. « conclut-il. A signaler que 250 participants ont pris part à ce séminaire de deux jours. Il s’agit notamment des représentants de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la culture et les sciences( UNESCO), de l’Organisation islamique pour l’éducation, la culture et les sciences( ISESCO), du représentant du Conseil de l’Europe et des experts des secteurs ministériels nationaux. Cette rencontre se veut une occasion pour enrichir l’expérience algérienne en matières d’enseignement de l’éducation civique en se frottant avec les expériences étrangères. Afin d’enrichir l’expérience algérienne, des ateliers de travail au nombre de cinq aborderont, aujourd’hui, des projets relatifs à l’education civique en matières de concepts et de mécanismes d’enseignements.
Hocine Lamriben