Un canal nommé désir

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L’hiver s’en est montré tellement avare cette année, que les pluies sont saluées par des salves de joie dans notre pays. Cependant, elles sont en même temps très redoutées par les riverains de la RN 26 au lieudit Ighzer Tahrikt. Nombreux sont les habitants et les propriétaires de commerces jouxtant et avoisinant le pont traversant la RN 26 sur le côté ouest d’Akbou, “à souffrir, nous disent-ils, des affres des intempéries. “Après plus d’une semaine des pluies salvatrices qui s’étaient abattues sur la région, nous vivons encore le problème des inondations d’alors. Nous sommes toujours au même point”, nous disait, il y a trois jours, M. Ikken, habitant juste à côté du pont en question. Notre interlocuteur nous apprend, photo à l’appui, que ce que nous avions nous aussi observé, il y a une dizaine de jours, c’est qu’il persiste : de l’eau, beaucoup d’eau malpropre, dans un lit gigantesque telle une rivière, obstruant tout accès. Alors que nous nous étions présentés en ce lieu, sous les fortes pluies d’alors, un Case de l’APC, tentait de dégager le regard bouché. Des amoncellements de terre et de grosses pierres ainsi que d’autres résidus en étaient extraits. Cette situation est la même sur la RN, comme nous pouvont le constater sur l’une des photos. Chose que nous n’avions pu voir à cause des averses qui nous inondaient. Djamel Hammam, vice-président de l’APC d’Akbou, le responsable de l’hydraulique d’Akbou ainsi que le technicien chargé de la réalisation du projet du canal, étaient aussi sur les lieux. M. Hammam nous apprend alors qu’à l’origine, c’était un oued qui traversait la montagne Sidi Ali pour aboutir en ce lieu et s’en aller plus loin se jeter dans la Soummam. Ce que nous apprennent aussi des habitants.

“L’oued est mal aménagé au départ. L’année 2000 à peu près, l’APC avait éffectué une étude, la wilaya a débloqué 70 millions de dinars pour son aménagement, c’est-à-dire pour la réalisation d’un canal”, nous apprend M. Djamel Hammam.

Comme nous avons aussi appris qu’un canal existe déjà, à 200 m approximativement du pont. Mais les bases, paraît-il, sont de un mètre de diamètre. “De ce fait, très insuffisante pour évacuer les eaux de l’assainissement et les eaux des crues”, nous expliquaient des protestataires. En période hivernale, le débit est trop fort et cela provoque des obstructions au niveau des regards et canalisations (des branchements d’égouts sont nombreux en ces endroits, l’assainissement de presque la quasi-totalité du versant Ouest akboucien, nous précise M. Ikken).

Le danger est constant et grave quand on sait qu’on y trouve aussi des canalisations d’eau potables, nous explique-t-on aussi. “D’ailleurs, regardez celle-ci (s’érigeant au-dessous de la large mare), touchée par le case”, nous montrait du doigt un habitant. On est à Guendouza, côté Sonatrach à peu près. Et Guendouza a vécu des épidémies par un passé récent. Les pluies recommencent de plus belle et la situation persiste, explique-t-on. La situation interpelle.

Taos Yettou

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