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Saïd Khellil déplore la difficulté des parrainages

Said Khellil a déploré, lors d’un point de presse qu’il a tenu hier à Tizi-Ouzou, les difficultés rencontrées dans la collecte des signatures indispensables pour prétendre se présenter aux élections législatives de 17 mai prochain.

Usant d’un discours mesuré, le pharmacien qui avait tenu tête à Said Sadi lors des premières législatives plurielles de 1991, a souligné que «même si beaucoup de citoyens se sont manifestés pour lui apporter leur soutien, il n’en demeure pas moins que rassembler 5 600 signature est une véritable entrave pour beaucoup de candidats libres.»

A cinq jours de la date de clôture officielle des candidatures, Khellil voit déjà venir l’échec de son groupe à se présenter aux élections, car avance –t-il, en 40 jours de campagne de collecte, il n’a réuni que 2500 signatures. Un fait qu’il fait endosser à la loi électorale qui stipule l’obligation de récolter 400 émargements pour chaque candidat.

Refusant, néanmoins, d’avaliser l’effet de décantation sociopolitique, le conférencier estime que «si des politiques n’évoluent pas c’est parce que les champs politique et médiatique demeurent verrouillés.» «Quand bien même des partis politiques se sont pliés aux exigences de la Constitution ils ne sont toujours pas agréés», a-t-il encore argumenté pour justifier son refus de créer un parti politique depuis l’insuccès de l’expérience avec le MDC (Mouvement pour la démocratie et la citoyenneté) formé au lendemain de son divorce avec le FFS. Un revers qu’il renvoie aux difficultés financières nécessaires pour pouvoir tenir un congrès constitutif. Said Khellil qui avoue n’avoir été contacté par aucune formation politique en vue de driver sa liste, rejette cependant toute forme de parrainage des partis en ce sens, explique-t-il, que «cela induira la perte de son identité.» Une identité que le conférencier estime avoir depuis ses débuts de militantisme et qui l’avait conduit à claquer la porte de son premier parti politique, le FFS en l’occurrence, «dès lors que celui-ci commençait à dévier de sa ligne politique.»

Abordant la perte du terrain pour les formations traditionnellement ancrées en Kabylie, Khellil croit savoir que celles-ci font les frais de leur participation aux différentes joutes électorales sans pour autant réussir à jouer dans la proximité. «Alors que les partis politiques étaient dans l’opposition, ils ont réussi à susciter des lueurs d’espoir pour un vrai changement, mais, dès lors que ces partis ont choisi de participer à la gestion des assemblées élues, ils ont montré leur incapacité à faire changer les choses».

Plus loin encore, estimant que «le politique est perverti», il précisera que pour certains, «faire de la politique c’est s’adonner à des affaires pour s’enrichir», d’où son appel du pied pour se porter candidat aux législatives prochaines afin de «réhabiliter l’acte politique qui est un acte de résistance.»

Ainsi, même si Khellil se permet quelques bribes d’espoir dans sa quête de parrainages des citoyens, il refuse d’abandonner, désormais, le terrain politique et n’exclue pas d’être présent aux prochains rendez-vous électoraux.

M.A.T

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