“En prévision des élections législatives du 17 mai prochain, l’ANR a accepté d’établir des listes communes avec l’UDR et le MDS”, a déclaré hier le leader de l’Alliance nationale démocratique, Rédha Malek lors de l’allocution d’ouverture du congrès de son parti, tenu à l’hôtel le Rocher de Boumerdès.
Le chef de file de l’ANR a précisé encore que ces listes communes seront finalisées incessamment, voire dans deux ou trois jours au plus tard. Et ces trois partis formeront alors, a-t-il expliqué en substance le premier bourgeon d’un pôle démocratique en Algérie. Il rappellera dans la même optique, qu’au moins trois importantes réunions au sommet ont été tenues avec le secrétaire général de l’UDR Amara Benyounès et le représentant d’une aile du MDS, en l’occurrence Hocine Ali. La ligne de démarcation est ainsi, en voie d’être tracée entre des partis qui œuvrent véritablement pour la République, l’instauration d’un Etat moderne et d’autres formations politiques qui “ont toujours mangé dans les mains du pouvoir”, pour reprendre l’une des expressions utilisées un peu plus loin par le conférencier. Parlant de la situation du pays. Celui-ci a dit qu’elle demeure inquiétante, plus grave elle a “atteint un point de non-retour”. Et il citera, l’affaire Khalifa pour dire qu’on joue avec les milliards comme on joue aux billes. Une affaire qui n’est pas encore close, selon lui.
Digression : la vérité est amère, mais il faut la dire. Haussant donc le ton, il signalera que l’Etat est en décomposition avancée. Mais il faut cesser les lamentations et fournir une alternative pour sauver le pays, a-t-il préconisé en substance.
Il rappellera dans la foulée que son mouvement est fondé sur l’autonomie et la transparence.
“Et c’est pourquoi nous nous sommes constamment heurtés à des obstacles avec pour exemple ce refus des autorités de nous accorder un siège, alors qu’un autre parti comme le RND en possède plus d’une dizaine dans la seule région d’Alger”, expliquera-t-il encore.
L’orateur préconisera ensuite d’agir même si la scène politique est verrouillée pour préserver ce qui peut l’être.
Il enchaînera en appelant les jeunes à se mobiliser sous la bannière de ce pôle démocratique et républicain, pas seulement pour le prochain scrutin mais aussi pour mettre fin aux déviations du pays qu’on a constatées depuis l’indépendance.
Le FLN a fait la Révolution pour libérer l’Algérie et son action a eu un grand retentissement dans le monde. Mais celui d’après 62, en est un autre. Les slogans de ce parti sont devenus creux. Les islamistes ont fait eux aussi, beaucoup de mal au pays a-t-il ajouté, en rappelant que la déclaration du 1er Novembre n’a rien à voir avec l’idéologie islamiste. Celle ayant enfanté l’ex-FIS, qui a plongé le pays dans l’anarchie totale.
Il reconnaîtra lors d’un bref point de presse que le terrorisme est pratiquement vaincu militairement grâce à l’action des forces de sécurité.
Mais la solution radicale aux maux du pays réside dans la concrétisation du projet démocratique et républicain.
Salim Haddou