C’est un Djaballah serein qui a animé une conférence de presse au siège national du MRN à Alger. Il fera étalage des multiples irrégularités et violences faites au statut du parti faisant référence à l’agrément accordé à ses antagonistes, à leur tête Mohamed Boulahya.
Usant de propos à peine voilés, le leader du mouvement islamiste a fustigé le pouvoir lequel selon lui, » n’a jamais voulu de partis travaillant dans l’intérêt de Dieu et de la nation, mais ceux qui sont utilisables pour ses intérêts « . Dans son réquisitoire, le cheikh s’est demandé comment on a pu accorder l’agrément aux dissidents exclus de son mouvement ; organiquement depuis décembre 2004 et juridiquement depuis le 6 mai 2006.
A propos de sa dernière rencontre avec le ministre de l’Intérieur, le conférencier a assuré que l’agrément accordé au groupe de Boulahia n’est valable que pour les prochaines élections en attendant que le Conseil d’Etat statue sur ce cas. Plus explicite, Djaballah a indiqué avoir transmis accompagné d’un recours adressé à Yazid Zerhouni, tous les documents et preuves sur l’irrégularité de la décision du ministère de l’Intérieur : » La loi sur les partis est claire, ils n’ont aucun argument sauf celui de briser notre mouvement « , s’insurge-t-il. Usant tantôt de versets coraniques, tantôt de références à la démocratie, Djaballah dit ne pas être inquiet sur son sort, car le militantisme n’a pas de limites, il serait prêt à déposer demande d’agrément pour un autre parti au cas où ses adversaires obtiendraient gain de cause.
Par ailleurs et comme première réaction, Abdellah Djaballah appelle -sauf rebondissement- au boycott des prochaines législatives, et fait savoir que ses militants useront de tous les moyens pacifiques pour faire réussir cette opération.
Yassine Mohellebi