L’ado

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Rien de plus atroce que d’être un ado incompris, de s’exprimer à haute et vive voix sans que quiconque ne vous comprenne, ne vous rende ce que vous attendez ou prétendez attendre, de se sentir distant. L’ado a cette impression de s’adresser à des sourds qui ne veulent rien entendre de sa part. Il s’exprime dans tous les sens, sous toutes les formes du langage sans qu’il n’ait un écho aux cris de sa détresse incohérente. D’autre part l’ado est là, à la page, rien ne lui échappe. Il est présent et au courant de tout et de rien bien sûr. Il est là aussi à se morfondre, à se plaindre de l’incompréhension de son entourage adulte. Bien évidemment, cet entourage qui ne l’arrange pas, ne lui donne pas satisfaction, ne lui offre pas l’occasion de manifester ses sensations que lui-même ne comprend pas, ne gère pas et particulièrement ne maîtrise pas. Il est contre tout ce monde  » vieux jeu « , dont il trouve les connaissances réduites, obsolètes et ne sont pas dans la même voie que son évolution, un entourage pas du tout branché quoi !

Il assure et rassure tout le monde de sa vraie, dure et perspicace personnalité, son juste savoir-faire, son intelligence, sa bonne vision des choses, ses bonnes fréquentations et son éveil aux choses de la vie. L’ado et l’intérêt qu’il accorde aux petites choses de son quotidien vont bien ensemble et font la paire. Il est tellement sûr de lui qu’il fait de sa deuxième partie son ami intime.

Par ailleurs, et quand la métamorphose juvénile le réclame, et que cet ado ressente le besoin socio affectif, il revient de temps à autre à l’évidence et retrouve sa raison lorsque y a un malaise rodant quelque part, un chagrin par-ci, un malentendu par-là, et qu’il a grand besoin de sa petite maman, son papa, la sœur, le tonton, le cousin, l’ami du grand frère et autres. Et hop il redevient l’enfant tout court pour qui on doit s’incliner et se résigner, que tout le monde doit supporter, admettre le comportement versatile. Dans ce cas, il faut impérativement le comprendre, le défendre, le protéger et le couver. Hé oui !

Farroudja Metref

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