Guerre de communiqués entre le FFS et le RCD

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Depuis presque cinq mois, l’APC de Mizrana est prise en otage dans un conflit qui oppose les 7 élus de cette commune, scindés en deux groupes opposés.

A défaut d’un dialogue serein et d’un minimum d’entente, c’est la guerre de communiqués qui est ouverte entre les deux parties en conflits.

La dernière déclaration en date a été rédigée par le FFS et ce, en réponse à une autre déclaration, rédigée il y a une semaine par le Conseil communal du RCD. Dans ladite déclaration le parti de Saïd Sadi dénonce avec véhémence “le blocage” que connaît cette APC dont il est aux commandes.

Ils ont accusé les élus qui se sont opposé à eux “de gens ayant démontré leur limite dans la gestion précédente de la commune”.

Les mots et les expressions utilisés expriment le désarroi et la haîne du RCD, loin de toute éthique politique d’usage dans des déclarations similaires : “Il est insensé et indécent que la population soit représentée par des gens immatures et irresponsables”, c’est en ces mots que le RCD a qualifié les opposants.

Pour rappel, l’APC est gérée par le RCD, après une alliance passée avec le FLN. Déjà l’installation de l’exécutif de cette commune s’est faite dans une ambiance timultueuse.

Les élus du FFS au nombre de deux et celui du RND ne cessaient de dénoncer les circonstances dans lesquelles l’exécutif est installé. La crise entre les deux camps s’est exacerbée particulièrement à partir du 21 octobre dernier, lorsque le premier vice-président de l’APC aurait été agressé physiquement par le maire. Depuis le vice-président qui est aussi un élu du RCD a claqué la porte de l’exécutif et s’est rangé du côté de ses adversaires d’hier.

D’ailleurs une plainte pour agression ayant engendré des fractures et un arrêt de travail de plusieurs dizaines de jours a été déposé par le vice-président contre le maire.

Avant ce fait, en dépit de tout, l’APC fonctionnait et les élus de l’opposition se présentaient aux délibérations et approuvaient des projets.

A partir du 21 octobre dernier, l’opposition a radicalisé sa position et a décidé de ne plus cautionner la gestion du maire. Toutes les délibérations ont été rejetées systématiquement. Le pire est que l’élu du RCD, victime de l’agression a adopté la même attitude. De fait, l’opposition s’est retrouvée avec 4 élus et l’exécutif à 3. En un mot, l’APC est bloquée depuis près de six mois. C’est cette situation d’impasse et d’étouffement que le conseil communal du RCD tentait par des expression dures de dénoncer à travers sa dernière déclaration.

Si le RND a gardé le silence, le FFS est monté au créneau pour riposter à ce communiqué à travers une déclaration au vitriol. Le parti d’Aït Ahmed a qualifié la situation de l’APC de “clochardisation”. La gestion du maire, est qualifiée de “bricolage” : “Voilà une équipe de fayots… s’ingéniant à montrer du doigt les autres élus comme étant les seuls responsables du blocage qui paralyse notre commune”, déclare le FFS. Selon le parti “les raisons du blocage sont intrinsèques à la personnalité et au comportement du P/APC”, expliquent-ils.

Suite à l’agression contre le vice-président, le FFS qualifie le maire de “belliqueux et d’hostile à toute tentative de contact”. Et de se poser la question : “Comment collaborer avec quelqu’un qui érige la violence en comportement dans le cadre de sa gestion ?”.

Comme unique alternative, le FFS propose tout simplement au maire de demander pardon et de démissionner. Selon certains observateurs de la scène politique de cette municipalité, “le maire en étant peu politisé, use d’un excès d’autorité. Au lieu de tenter d’impliquer tous les élus d’une manière ou d’une autre, au lieu de jouer le rôle de rassembleur, ce dernier s’adonne à la provocation et à la politique de l’exclusion. Cela sans omettre de dire que le P/APC est mal entouré”, c’est en ces termes qu’un citoyen tentait de nous expliquer la situation de l’APC de Mizrana.

A cela s’ajoute la conjoncture de la campagne électorale qui se pointe à l’horizon.

Une certitude tout de même, la commune est bloquée et les seuls perdants sont les citoyens de cette localité. Parmi les conséquences de cette impasse l’on cite le blocage du projet de réalisation d’une route à Tizi n’Bouali, dont le coût est de plus de 7 millions DA. L’APC ne peut même plus s’approvisionner en carburant, et le PCD est bloqué.

Il y a quelques jours lors d’une rencontre, le chef de daïra de Tigzirt avait tenté en vain de réconcilier les antagonistes. Il a déploré que chaque partie campait sur ses positions au grand dam de la population de cette commune déshéritée.

Enfin aux dernières nouvelles, nous apprenons, que le tribunal de Tigzirt, à défaut de témoins aurait prononcé un non-lieu dans l’affaire d’agression, qui opposait le maire à son ex-vice président.

Mourad Hammami

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