C’est hier au siège des Nations Unies, à New York, que l’Algérie a signé la convention internationale sur les droits des personnes handicapées, ainsi que son protocole facultatif relatif aux communications, adoptés consensuellement par l’Assemblée génèrale de l’ONU, le 13 décembre 2006. L’infomation a été donnée, en effet, par la mission permanente algérienne auprès des Nations Unies, à New York. Signée par l’ambassadeur, représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, M.Youcef Yousfi, cette dernière a trait aux respect de la dignité, de l’autonomie individuelle et de l’indépendance des personnes, ainsi que le principe de la non-discrimination. Selon M. Yousfi, ladite convention engage par ailleurs les Etats signataires à garantir aux personnes handicapées une vie à l’abri de l’exploitation et des abus, et à renforcer les droits dont ils disposent dans des domaines comme la liberté de mouvement, la santé, l’éducation, l’emploi et la participation à la vie politique. Concernant par ailleurs le protocole facultatif sur les communications, il permet, selon la représentation diplomatique algérienne, aux personnes handicapées de présenter leurs pétitions sur des violations présumées de leurs droits à un comité d’experts une fois que tous les recours de procédures nationales auront été épuisées. La même source indique que la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées est le premier traité sur les droits de l’homme adopté au 21e siècle ainsi que le traité sur les droits de l’homme négocié le plus rapidement de l’histoire. » Après quatre années de négociations, la signature de cet instrument marque un véritable progrès « , estime la Canadienne Louise Arbour, lors d’une conférence de presse organisée pour la circonstance. Et pour cause, la convention et son protocole facultatif comblent un vide juridique au plan international et offrent davantage de visibilité sur les droits des personnes handicapées. En effet, jusqu’à présent, enchaine-t-elle, » aucun des mécanismes internationaux existants ne tient compte spécifiquement des droits de cette catégorie sociale « . Cependant, cette convention, » ne crée pas de nouveaux droits, mais elle vise à empêcher la discrimination afin que les droits fondamentaux des personnes handicapées, les mêmes dont bénéficie toute personne, soient clairement définis et garantis par les Etats « , a-t-elle déclaré. Pour Yannis Vardakastanis, président du Comité international des personnes handicapées, il s’agit d’un changement radical dans la façon de voir les handicapés, reconnaissant leurs droits. Les quelque 650 millions de personnes handicapées recensées dans le monde, représentant la plus grande minorité dans le monde et formant 10 % de la population, » s’attendent à ce que cette convention change vraiment leurs conditions de vie, qu’elle fasse disparaitre la discrimination et les obstacles dans leur vie quotidienne « , a-t-il observé. Notre pays, qui demeure parmi les premiers pays a avoir ratifié des conventions qui ont trait aux droits de l’homme, a signé celle-ci avec quatre-vingt autres pays. Tandis que le Protocole facultatif sur les communications l’a été par quarante- trois pays. Ont été présents à la cérémonie de signature de la convention la vice-secrétaire générale de l’ONU, Asha-Rose Migiro, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Louise Arbour, ainsi que des représentants des Etats membres, d’organisations régionales, de la société civile et de personnes handicapées.
Salah Benreguia
