Le 1er avril 2002, en plein brasier des événements, Djamel Tounsi, un jeune de 26 ans fut assassiné à Tigzirt lors des affrontements sanglants entre des jeunes manifestants et les éléments de la Gendarmerie nationale. Son assassinat fut atroce, devant une dizaine de témoins oculaires. Quelques jours plus tard, après enquête, les auteurs de ce crime, deux gendarmes, ont été identifiés, arrêtés et incarcérés.
La famille de Djamel Tounsi dit Djino a été convoquée à plusieurs reprises par le tribunal militaire de Blida. A chaque occasion, cette dernière réclame la tenue du procès des assassins du jeune manifestant, dans un tribunal civil à Tizi Ouzou, et rejeté sa tenue dans un tribunal militaire. Mais voilà depuis presque deux ans, l’affaire demeure en suspens. “Depuis maintenant deux ans, il n’y a eu aucune évolution dans l’affaire de l’assassinat de notre frère. Des demandes pour la tenue du procès de ce crime ont été formulées aux instances du tribunal militaire de Blida. Nous ne comprenons pas pourquoi ce mutisme et ce blocage. Pourtant, les auteurs de ce crime ont été identifiés et écroués”, nous a déclaré Hamid Tounsi, le frère de la victime. Cinq ans après son assassinat, la famille Tounsi réitère son appel pour que la justice fasse son travail. “Nous réitérons notre appel à toutes les instances pour que la lumière soit faite sur ce crime et que les auteurs soient jugés par un tribunal civil”, nous a déclaré de nouveau Hamid Tounsi.
Pour rappel, Djamel Tounsi fut la 114e victime des événements du Printemps noir qui ont secoué violemment la Kabylie pendant près de trois ans et ont provoqué la mort violente de 124 manifestants, des jeunes pour la plupart.
Excepté celui de la première victime, Massinissa Guermah, les autres procès pour les assassinats de ces jeunes demeurent en suspens et les familles des victimes réclament toujours justice et réparation.
Mourad H.
