En Kabylie, comme ailleurs, en Algérie, le Mouloud ou fête de la nativité du Prophète Mohammed, a été ponctuée par le bruit assourdissant des pétards et autres feux d’artifices, qui ont, non seulement perturbé la quiétude des citoyens mais aussi, parfois, provoqué, des accidents plus ou moins graves : brûlures, généralement, mais aussi émotions. Les gamins, une fois de plus, ont pu acheter librement, dans les rues, ou aux étals des marchés, des produits en principe interdits mais qui ont été importés et commercialisés le plus naturellement du monde.
Mais cela n’est pas le sujet de cette chronique. En fait, ce qu’il a été donné de constater, cette année encore, c’est que le Mouloud, en Kabylie, ce n’est pas seulement les pétards, mais aussi les traditions. Partout, des cérémonies ont été organisées, notamment des zerdas, ou comme on dit ici, timchardin, avec visite aux zaouias, et surtout des repas collectifs, occasion de se rencontrer, entre villages et archs, et de se manifester fraternité et solidarité. Le principe de la timechret, en effet, est de donner à chacun l’occasion de faire un bon repas.
Chacun est tenu à y cotiser mais les plus pauvres en sont dispensés. Ils ne se régalent pas moins que les autres de bon couscous et de viandes ! Ici, point de pétards ou de bombes, qui font peur, mais des bougies que l’on allume, du henné que l’on met sur les mains, dans la tradition berbère, des chants religieux que l’on entonne… Les traditions, il faut le souhaiter, continueront à prédominer sur les innovations… Pour le Mouloud comme pour les autres fêtes !
S. Aït Larba
