La Dépêche de Kabylie : Mourad, votre première venue en France fût en janvier dernier au Zénith de Paris, où vous avez chanté lors du concert de Allaoua avec ses amis artistes. Comment avez-vous vécu cette nouvelle expérience sur cette grande scène française ?
M. Guerbas : Très bien. Une salle comme le Zénith de Paris, ce n’est pas monsieur tout le monde qui peut s’y produire. Qui aurait cru qu’un jour je chanterais au Zénith de Paris ! J’ai eu beaucoup de chance car j’ai brûlé considérablement d’étapes. Je n’ai pas eu à attendre longtemps pour venir en France. J’en suis d’ailleurs extrêmement ravi vu que j’y ai trouvé un public très impatient de me voir avec lequel le feeling était très bon et chaud ! Une belle scène, de grandes émotions, j’ai adoré ce concert !
Quelle différence voyez-vous faire entre le public d’Algérie et celui de France ?
Franchement ?! Aucune. En France, j’avais l’impression d’être en Algérie justement grâce au public. C’était aussi très fort. Je voyais des femmes en robes kabyles avec les bijoux traditionnels, des drapeaux berbères, des maillots de la JSK…c’était vraiment plaisant. Je ne me sentais pas du tout dépaysé. Au-delà de la mer, le public est vraiment le même.
Les 7, 8 et 9 avril 2007, vous ferez un come-back en France, mais cette fois au Cabaret Sauvage dans le cadre du Festival de la musique kabyle. Quels sont vos sentiments ?
Bah…maintenant c’est un peu différent. J’ai eu la superbe expérience du Zénith de Paris, alors je me sens prêt pour le Cabaret Sauvage. De là à savoir si j’ai le trac, pas tellement. La salle est plus petite mais elle permettra une meilleure communion avec le public. J’espère juste que ce festival sera à la hauteur de ce que les fans attendent. Je sens, cependant, que cela va être super car le public nous motive bien, il nous suit là où l’on va, je suis donc positif. (Sourire)
Pour ce festival le plateau est très riche, on y retrouve essentiellement la nouvelle génération. Que pensez-vous de l’organisation des concerts en France et du travail de Akfadou Production pour cette relève?
Je pense que vous avez remarqué qu’avant, seuls les grands artistes ou du moins les plus connus pouvaient se produire en concert. Mais depuis environs deux ans, que cela soit en France ou en Algérie, on donne leur chance aux jeunes talents. Cela a été le cas de Mohamed Allaoua, de Massi et bien sûr mon cas mais celui de beaucoup d’autres aussi. Le public demande quelque chose de neuf, de frais dans la chanson kabyle et si aujourd’hui on remplit des salles comme le Zénith, c’est bien dû au fait que la nouvelle génération y a sa place. Il faut bien une relève Iwakken at frah teqbaylit-nnegh ! Nous avons beaucoup appris des anciens et aujourd’hui c’est à notre tour de faire rayonner la musique kabyle. Et pour finir, je dis bravo à ceux qui encouragent les jeunes talents comme le fait Akfadou Production.
Quels sont, à court termes, vos projets ?
Tout d’abord le Cabaret Sauvage les 7, 8 et 9 avril à Paris pour le Festival de la musique kabyle, un concert également au Canada le 21 avril et enfin un nouvel album chargé de messages identitaires et de fraternités. Un album qui sortira cet été, dans lequel nous retrouvons du châabi comme de nombreuses personnes le souhaitaient mais également des rythmes nouveaux.
Quels seraient vos mots de la fin pour votre public ?
Je vous aime, merci d’être aussi fidèles où que j’aille. J’espère que je vous apporterai encore beaucoup de bonheur à la hauteur de ce que vous me donnez chaque jour…
Chillaoui Nassima
