Le 40ème jour du décès de Dalil Omar a été une occasion pour sa famille, ses amis et ses fans de lui rendre un hommage posthume. La famille Ouar (véritable nom d’Omar) a été très présente au centre culturel où se tenait une exposition sur le chanteur. Des photos de sa prime jeunesse ont retenu l’attention tandis que ses chansons étaient diffusées. Des prises de paroles ont été effectuées par des personnes l’ayant connu, à l’instar de Rabah Ouferhat, Mokrane Agawa, vieillard vénérable qui a débuté dans la chanson avant de se positionner en maître des complaintes religieuses. Il y’avait aussi Djaffar Fernane, compagnon de jeunesse de Dalil, avec lequel il a passé des moments inoubliables en ces premières années de l’indépendance. Ensemble ils ont commencé très tôt à gratter sur des guitares de fortune, dans les anciennes écuries du fort. Par la suite, ils ont investi le cinéma “studio” où ils s’entraînaient à la musique et projetaient des films à la grande joie des jeunes et moins jeunes. La parole fut ensuite donnée à Abdenour Abdeslam qui a révélé que Cherif Kheddam lui même a reconnu la virtuosité-instrumentale de Dalil Omar et le souffle de modernisme qu’il voulait apporter à la chanson kabyle, au grand dam de certains caciques frileux à toute innovation dans ce domaine. Abdeslam tenait aussi à souligner, à l’occasion, sa satisfaction devant les nouveaux talents qui ont permis à la chanson kabyle de se renouveler, malgré l’invasion culturelle venant de divers horizons, tout comme il a émis le souhait que les chansons de Dalil soient reprises par des artistes volontaires pour les perpétuer. Enfin sa femme, avec des mots touchants de sincérité, a tenu à remercier tout le monde pour l’honneur fait à son mari à travers les manifestations organisées en ce 40ème jour de sa disparition. Elle a aussi souligné les difficultés qu’il a eu pour s’intégrer dans le milieu artistique, lui montagnard modeste qui voulait bousculer les attitudes sclérosées. La cérémonie religieuse s’est tenue dans la maison familiale d’Aït Atelli.
Amarouche K.
