Sale temps pour Moumen Khalifa

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La cavale de Abdelmoumen Rafik Khalifa, ex-patron de la banque privée qui porte son nom semble toucher à son terme notamment avec la demande de son extradition vers la France qui le soupçonne essentiellement de blanchiment d’argent. En effet, c’est aujourd’hui que l’ancien golden boy d’Alger arrêté par la police britannique le 27 mars dernier à la suite d’un mandat d’arrêt international délivré contre lui par la justice française, devra comparaître, sauf dernier rebondissement, devant un tribunal londonien. C’est l’information donnée par des titres de la presse française parue la semaine dernière lesquels avancent les motifs dudit mandat liés particulièrement à  » l’extorsion de fonds « ,  » la banqueroute frauduleuse  » et  » l’abus de biens sociaux « . Dans son édition de samedi dernier, le quotidien Le Figaro a corroboré l’information de l’arrestation de Moumen Khalifa en précisant que le mandat lancé par la France a été le corollaire de l’ouverture d’investigations par le parquet de Nanterre depuis 2003.  » Le juge Capra a lancé le mandat d’arrêt le 5 mars, soit quelques jours avant le verdict du procès du volet algérien de l’affaire dans laquelle l’ancien milliardaire a été condamné à Blida en Algérie, par contumace, à la réclusion criminelle à perpétuité. « , écrit Le Figaro. De son côté, la demande d’extradition formulée depuis des lustres par l’Algérie a beaucoup peiné à trouver son chemin. Cela trouve son explication dans le fait que la loi britannique en matière d’extradition est l’une des plus protecrices dans le monde. Les pays demandeurs d’extradition doivent prendre leur mal en patience des années pour pouvoir voir leurs requêtes aboutir. Ces mêmes pays doivent également être exemplaires en matière de respect des droits humains et des libertés. L’Algérie n’étant pas encore la, c’est la France qui parait la mieux placé pour avoir gain de cause. S’agissant de la demande d’extradition algérienne, celle-ci n’a été acceptée de manière officielle par la justice britannique qu’après la présentation d’un florilège de preuves en février dernier, dont des expertises graphologiques. Par ailleurs, interrogé à deux reprises par Scotland Yard, la police britannique, pour des soupçons de  » blanchiment d’argent  » et de  » séjour irrégulier « , l’ancien homme le plus recherché des autorités algériennes a été libéré sous caution jusqu’au 22 mai qui requerraient un complément d’informations avant d’être mis aux arrêt en vertu d’un mandat d’arrêt international lancé par l’Hexagone. Il est loisible de dire que vu la célérité avec laquelle a été arrêté Moumen Khalifa suites à la demande d’extradition française, tout porte à croire que celui-ci sera remis aux autorités françaises pour répondre des chefs d’inculpation au demeurant accablants. D’ailleurs, de nombreux hommes politiques français, dont le plus acharné est Noël Mamère, maire de Bègles et député des Verts, soupçonnaient le patron de la Khalifa Bank, de transferts et d’opérations frauduleuses de fonds vers la France où celui-ci détient la chaîne de télévision KTV et une compagnie aérienne, et ce, en dépit du gel des opérations du commerce extérieur décidé par la banque d’Algérie le 27 février 2002. A signaler qu’au moment où Moumen Khalifa, condamné par la justice algérienne à la prison à vie, clamait son innocence via les médias étrangers en accablant le president de la République Abdelaziz Bouteflika de tous les maux. Tous porte à croire qu’avec la France qui se met de la partie en apportant son grain de sel, que le vent a changé pour l’ancien tycoon algérien.

Hocine Lamriben

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