Peu importe le travail que peut faire un enfant. L’essentiel pour lui est de ramasser l’argent de poche en ces moments de vaches maigres. Chaque jour que le Bon Dieu fait, on voit ces camionnettes venir, notamment de Boumerdès ou de Tipaza.
Accrochant sur leurs bâches des ustensiles usagers, elles sillonnent non seulement la ville de Draâ El Mizan, mais aussi les villages et hameaux de toute la région en vue de “collecter” tous ces déchets ferreux et non ferreux qui seront destinés au recyclage. Des cohortes de bambins les suivent avec ce qu’ils ont pu dénicher dans les décharges publiques ou dans les champs. Certes, ce que leur donnent en contrepartie ces sous-traitants en recyclage des déchets est dérisoire. Cependant, pour un enfant, cela représente non seulement des petits caprices, mais apporte encore une aide pour leurs familles démunies. “Tous ces objets que vous voyez me rapporteront que quelques dinars, mais cela me permettra de ne pas demander de l’argent à mon père au chômage”, dira un garçon à peine d’une douzaine d’années, en désignant de son petit doigt un amas d’ustensiles en aluminium et quelques objets en plastique. Dans leur ruée sur ces objets, ces mômes préfèrent beaucoup plus les câbles électriques. Certains font des kilomètres dans les champs pour amasser ce “butin” s’il convient de le désigner ainsi. Chaque jeudi ou lundi après-midi, des dizaines d’enfants se mettent à mettre sens dessus-dessous des dépotoirs pour retirer une sandale en plastique ou encore une bassine, qu’ils mettent à l’abri jusqu’à l’arrivée de ces sous-traitants. Combien de fois avons-nous surpris ces petits mioches dans les décharges où sont jetées des ordures ménagères qui peuvent nuire à leur santé ? Faudra-t-il interdire ce genre de commerce ? Pour ces enfants, rien ne leur fait peur, leur seul souci c’est des sous, même au péril de leur vie. Mais, il ne faut pas perdre de vue que “ce commerce” génère tout de même des fortunes pour d’autres. En conclusion, n’est-il pas temps d’implanter dans la région une petite entreprise pour cette collecte dont les parents de ses enfants seront les premiers à en bénéficier.
Amar Ouramdane