Même si pour ces élections législatives, seules l’ANR et l’UDR font chemin ensemble autour des listes communes, un fait inédit dans l’histoire démocratique de l’Algérie depuis 1989, fait qui tendra à s’élargir à d’autres forces sans sectarisme ni clientélisme. Ce sont les points forts que Mohamed Arezki Boumedil, tête de liste, a tenu à développer sur un fond pédagogique à la hauteur de l’enjeu, lors d’un point de presse tenu hier à la Maison de culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, en présence d’un panel d’invités de marque et de journalistes.
D’entrée, une minute de silence a été observée à la mémoire de tous les martyrs de la République victimes de l’intolérance intégriste, tout en condamnant sans ambages les derniers attentats qui ont ciblé la capitale. Après la présentation de l’ensemble de ses colistiers à l’assistance où trois femmes figurent, les candidats de la liste sont tous des cadres d’entreprises, des syndicalistes, des militants politiques dont le parcours est riche et sans reproche, tenait à préciser M. Boumendil. La déclaration liminaire de la conférence de presse est lue par M. Boumendil où il est fait mention d’abord de l’échéance politique prochaine qualifiée d’importante pour le pays mais surtout pour la région qui, depuis 10 ans, n’a pas connu de scrutin digne de ce nom. Il est aussi fait référence au fait que la campagne électorale interviendra dans cette période charnière d’avril, un mois très symbolique pour la Kabylie en référence aux deux printemps, berbère et noir, et l’occasion fut de rendre un vibrant hommage aux martyrs et acteurs de ces deux évènements. Le conférencier a mis l’accent dans son discours sur l’impérieuse nécessité de transcender certains calculs machiavéliques émanant de cercles politiques connus, pour que la Kabylie retrouve la voie vers un essor socio-économique et améliorer l’image de la région en réunissant les conditions d’épanouissement du citoyen de Kabylie. M. Boumendil s’est prononcé pour une campagne de haut niveau un appel tacite à l’ensemble des acteurs impliqués dans cette joute électorale du 17 mai 2007. A ce titre, le chef de file ANR-UDR à Tizi Ouzou a tenu à déclarer : “Nous voulons mener une campagne de haut niveau, c’est une opportunité pour les acteurs politiques engagés dans la course électorale d’honorer leur devoir de pédagogie. Pour notre part nous nous engageons à mener une campagne politique respectueuse de l’éthique, hautement pédagogique et fortement interactive. Nous croyons à la démocratie participative et de proximité et nous avons la volonté et les idées pour la promouvoir. Nous avons toujours été convaincus que les surenchères et les diatribes politiciennes sont contre productives pour leurs auteurs et dommageables pour les citoyens. C’est ainsi qu’une charte d’éthique a été entérinée par toutes les têtes de liste, mais sans surprise, un candidat tête de liste, d’un parti a versé dans la calomnie et l’insulte dès sa première sortie publique, car abreuvé à l’école de la surenchère et du lynchage en vouant aux gémonies tout ceux qui ne se soumettent pas à leurs appétits hégémoniques.” M. Boumendil revient au programme électoral qu’il incarne, dont l’esprit et la configuration globale, traduisent concrètement la vision politique, identifie les problèmes et propose des solutions dont l’efficacité et la faisabilité sont bien étudiées. Tout cela s’inscrit selon M. Boumendil dans le socle des valeurs de la République qui reste le seul credo du mouvement politique qu’il défend.
Il dira en substance qu’ils prendront à bras le corps les préoccupations des citoyens, ces derniers découvriront dans le détail ce programme au cours de leurs sorties publiques. Répondant à une question d’un journaliste sur la dissolution de l’UDR dans l’ANR, M. Boumendil n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour préciser, qu’il ne s’agit nullement de cela “Des différents débats, dira-t-il, nous sommes arrivés à un accord politique et électoral pour la cause de la république et cet accord électoral de listes communes n’est qu’une étape d’un long processus qui conduira à la formation d’un grand parti républicain capable de constituer l’alternative pour une Algérie républicaine”. Enchaînant dans ses réponses, M. Boumendil fait remarquer que les élections du 17 mai 2007 sont nettement différentes des précédentes, en référence surtout en Kabylie à celles de 2002, un scrutin non représentatif, et l’établissement de listes communes dans 48 wilayas et l’émigration. Apostrophé par une question sur son itinéraire politique individuel, M. Boumendil a été très à l’aise dans ses réponses, puisqu’il s’agissait de ruptures politiques en des étapes bien déterminées de l’histoire de notre pays. Le “nomadisme politique” comme posé par le journaliste sans être mal intentionné, n’est nullement une tare pour M. Boumendil qui en a si bien expliqué les raisons. Son passage au FFS est marqué par le lancement en 1990 du Forum des démocrates autonomes avec Hocine Aït Ahmed où il occupait le poste de SG adjoint et en 1991 candidat aux élections législatives avortées, sur insistance des militants du parti. Le virage du FFS de son credo de Ni Etat policier, ni état intégriste” vers la caution du contrat de Rome a poussé M. Boumendil à claquer la porte du parti tout en restant respectueux du leader du FFS, Hocine Aït Ahmed. La rupture aussi avec le RCD remonte après la tenue des élections présidentielles de 1995 où il avait soutenu Saïd Sadi, seul démocrate en course. Le couac avec le leader du RCD est dû à sa nature hégémonique et ostraciste ne tolérant aucune compétence politique autour de lui. Répondant aussi à l’absence du MDS, pourtant partie prenante dans le pole républicain, dans les listes communes M. Boumendil justifie cela par des considérations de timing et des aspects d’ordre très technique, loin de toute discorde politique. Comme il appelle les citoyens à se présenter en masse le 17 mai pour l’acte de voter, sans omettre de considérer le paramètre sécuritaire comme aspect stratégique de la tenue de la campagne électorale et l’Etat face à cet aspect fondamental est attendu pour prendre toutes ses responsabilités.
Khaled Zahem
