Un projet novateur qui risque de ne jamais voir le jour

Partager

Quand une histoire d’amour se conjugue, dans le même élan avec des sentiments d’une noblesse sans mesure qui s’entrechoquent dans un bouquet en relation directe avec ce que l’homme recèle de meilleur en lui, l’on se surprend à croire, de nouveau, en l’homme. Dans un monde où l’égo est glorifié et où l’altruisme, l’amour du pays, l’attachement aux valeurs morales, l’enracinement dans une culture, le don de soi sont rangés au rayon des valeurs désuètes, relevant d’un passé plus que jamais révolu, chaque oasis de tolérance, d’entraide et d’espace privilégié pour une rencontre-fusion avec l’autre, vaut son pesant d’or. C’est un peu tout ça, ce mélange savamment dosé d’amertume et d’espoir aux couleurs de l’arc-en-ciel, entretenu, porté à bout de bras par un florilège de bonnes intentions qui peut rendre l’action de Mme Sabina Chennit.

Juste une petite incursion dans le temps pour rappeler que le plan de communication, élaboré par la présidente d’Arabesque communications, une entreprise caritative de droit français créée en 1991, a été présentée l’année dernière, presque jour pour jour. Il consiste en l’érection à Béjaïa, région chère à Mme Chennit, d’une école dite de vie qui se décline en termes d’espace ouvert aux enfants, petite enfance comme recalés du système éducatif. Cela dit, il s’agit là, non pas d’une école classique mais bien d’une structure de loisirs, l’activité ludique, avec que cela suppose comme encadrement de qualité et en matériels didactiques. En fait, il s’agit de canaliser l’énergie souvent débordante des enfants et d’assurer la continuité de l’œuvre par la formation des formateurs. Ce plus, qui se propose de promouvoir la très entreprenante Mme Sabina est entièrement tournée vers les marmousets, porté par une idée citoyenne.

Aujourd’hui, le premier, lié au choix de terrain et le second se rapporte au pilotage de l’ouvrage qui est assujetti à la création d’une structure de droit algérien appelée à servir d’interlocuteur aux pouvoirs publics… Après six voyages, mille démarches et une flopée de rencontres avec tout ce qui compte à Béjaïa, Mme Chennit revient à la charge et engage ce qui risque de s’apparenter à une dernière tentative. Cette fois, elle se tourne vers le mouvement associatif, les édiles municipaux pour susciter une dynamique, une synergie salvatrice et porteuse. Le temps n’est certes pas son allié, mais l’espoir est permis car sa détermination reste intacte. Dotée d’une capacité hors normes à venir à bout de toutes les embûches, qui n’a d’égale qu’une volonté guidée par un cœur gros comme ça, elle répète, se répète, assène des convictions…

Mme Chennit est venue, elle a beaucoup rendu, convaincant un parterre venu apporter soutien et promesse d’aides.

Le pire, la délocalisation, personne en vérité ne l’envisage ! Le sursis, six mois avant une mesure extrême, reste largement suffisant pour obtenir un terrain, créer l’association idoine et bâtir l’école de vie. Pour avoir raté plus d’une opportunité, Béjaïa, cette cité en pleine expansion, ne peut se permettre un énième échec. Qu’on lui offre enfin la possibilité de se doter de cette institution.

Mustapha R.

Partager