Plusieurs centaines de citoyens ont marché hier à Béjaïa, à partir de dix heures depuis la Maison de la culture jusqu’au siège de la wilaya pour dénoncer et condamner les deux explosions de voitures piégées du 11 avril dont ont été victimes le Palais du gouvernement et le siège de la police à Bab Ezzouar.
Initiée par le mouvement associatif et les syndicats, cette marche a regroupé outre des militants des partis politiques et des animateurs d’associations, des président d’APC, des cadres de la wilaya et même des membres de l’exécutif de la wilaya.
Les administrations ont travaillé normalement mais les fonctionnaires qui ont émis le vœu de participer à la manifestation ont été autorisés à sortir. La procession des marcheurs a été organisée sous forme de carrés de manifestants représentant chacun un parti politique, une association ou une commune, à leur tête le parti du FLN. Et quand la procession a atteint sur son itinéraire le lycée El Hammadia, ce dernier des marcheurs ne s’est pas encore ébranlé dans l’esplanade de la Maison de la culture.
Cette marche de protestation, les organisateurs l’ont certes voulue grandiose, mais silencieuse. Et en effet, tout au long du trajet d’environ un kilomètre aucun slogan n’a été scandé. Seules les banderoles portées à bout de bras indiquent cependant clairement les raisons qui motivent la marche : on peut y lire : “Non au terrorisme”, “Oui à la réconciliation nationale”, “Vive l’Algérie qui se construit”, “Tous ensemble contre les ennemis de l’Algérie.”
Une présidente d’association féminine, à propos des motivations de la marche, déclare “qu’elle a pour but de faire connaître tout le monde pour qu’il sache que les Algériens resteront toujours debouts et que ceux qui cherchent à les casser ne réussiront jamais dans leurs odieuses machinations. Les bombes et autres manipulation dont ils sont victimes ne feront que resserrer davantage leurs rangs”.
N’ayant reçu aucune instruction relative à la marche, la grande majorité des établissements scolaires ont fonctionné normalement.
Cependant au moment où les marcheurs ont atteint dans leur trajet la hauteur du centre de formation professionnelle, une nuée d’élèves sortis d’un CEM du voisinage sont venus à leur rencontre et ont failli par leur cris de “Djich chaâb maâk y a Hettab” perturber la manifestation.
A noter aussi qu’au même moment, au lycée Sidi-Ahmed, quand les élèves, sous leur pression ont été libérés pour participer à la marche, un appel anonyme a été donné aux responsables de l’établissement pour leur signaler qu’une bombe à retardement a été déposée dans le lycée. Heureusement que cela n’a été qu’une fausse alerte.
Pour revenir à la marche, signalons qu’en fin de course une déclaration a été faite et les participants l’ont déposée au bureau du wali.
B. Mouhoub