En plus des questions liées à la souveraineté et à la décolonisation, Abdelaziz Bouteflika se place parmi les plus grands défenseurs de la lutte contre le terrorisme et de la coopération entre les pays du sud de la planète comme seul moyen de parvenir à un monde multipolaire face à l’hégémonisme américaine et la montée d’autres puissances à l’image de la Chine, l’Inde et l’Union européenne. La participation active de l’Algérie aux cérémonies du cinquantième anniversaire de la conférence de Bandung qui avait signé la naissance des pays non-alignés, quoi que le concept relève d’un temps révolu, est l’illustration parfaite de son repositionnement stratégique dans son milieu naturel. Il en est de même pour le sommet de Brasilia qui a réuni, mercredi dernier, les pays, membres de la Ligue arabe et ceux de l’Amérique latine, deux ensembles régionaux confrontés aux mêmes défis de sous-développement et de la pauvreté malgré la richesse de leurs ressources naturelles. Des défis auxquels ces pays ne peuvent faire face sans une coopération effective entre eux dans les différents domaines. Il s’agit avant tout de trouver des moyens adéquats pour rendre effectives les recommandations des différents sommets et différentes rencontres bilatérales ou multilatérales. En plus de ce sommet, le chef de l’Etat a profité de sa présence dans les pays de l’Amérique du Sud pour effectuer des visites d’Etat, d’abord, chez le géant brésilien et puis en Bolivie et au Chili. C’est une occasion pour Abdelaziz Bouteflika de renouer le contact avec les alliés naturels de l’Algérie au niveau de l’Assemblée générale des Nations unies. C’est également une manière pour notre pays de diversifier ses liens qui se limitent, dans une large proportion, au pays d’Europe et aux Etats-Unis d’Amérique, notamment dans le domaine commercial où la dépendance peut être endémique et dangereuse.Ne se contentant pas des liens avec des pays d’Asie et d’Amérique, l’Algérie a également repris sa place de leader incontesté sur le continent africain, une position qu’elle se partage cependant avec d’autres pays tels que le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Egypte. C’est d’ailleurs dans ce continent qu’est née l’une des initiatives les plus concrètes en ce qui est maintenant connu sous la nouvelle initiative pour le développement de l’Afrique, NEPAD, dont les concrétisation sur le terrain commencent à voir le jour, en témoigne la ligne à fibre optique qui doit relier Alger à Abuja dont les travaux ont commencé,il y a quelques jours, du coté algérien. Ce qui a accéléré la concrétisation de ces projets est, sans doute,, la mise en marche graduelle des institutions de l’Union africaine qui commence à intervenir même sur le plan militaire à l’image de la dernière initiative de cette institution qui a décidé d’envoyer des forces d’interposition au Soudan avec l’aide de l’Alliance atlantique. Ceci dit, si des efforts importants sont déployés sur le terrain, notamment au niveau des gouvernements, il n’en demeure pas moins que les peuples du continent africain attendent toujours des décisions draconiennes à même de les faire sortir du sous-développement qui tend à devenir une fatalité pour un continent déjà ravagé par les conflits armés et des endémies mortelles. C’est pour arriver à changer cette situation, et d’autres encore, que la diplomatie algérienne tente de peser de tout son poids, aidée en cela par son expérience dans le domaine de la lutte antiterroriste, un phénomène dont elle a lourdement souffert pendant de longues années.
Ali Boukhlef
