Certes, contexte international oblige depuis les attentats su 11 septembre, il est autant remarquable et inédit néanmoins, cette campagne politico médiatique algérienne, désignant clairement la responsabilité de la Maison-Blanche, dans le drame survenu le
11 avril dernier, à Alger et à Bab-Ezzouar. Si, en la matière, les accusations de Louisa Hanoune, notamment ce mardi à la Coupole, qui a suggéré de façon limpide les USA, comme » planificateur » des attentats kamikazes, n’est pas pour étonner, tant le thème du complot étranger contre l’Algérie est une constante de son discours, il en est autrement, pour d’autres parties. Des confrères analystes de la presse écrite, mais aussi des animateurs de radio, en sont à ne pas faire dans la diplomatie pour focaliser le débat autour de la main de l’Oncle Sam. Avec force arguments, il faut le reconnaître. Ainsi, au tout lendemain du 11 avril, l’un d’eux après avoir situé l’enjeu énergétique en tant que ressource au cœur de rivalités géopolitique, fait remarquer, en substance, que là où pétrole et gaz existent, autant que les voies de communication pour son acheminement, sévit Al-Qaïda et ses démembrements locaux, » travaillant objectivement » pour les intérêts US, engagés depuis le 11 septembre 2001, dans une guerre mondiale contre le terrorisme. Hier, encore, l’animatrice de l’émission de la chaîne III, recevant, Hani Ramadan, islamologue, directeur du Centre islamique de Genève (Suisse), a tellement insisté quant à savoir si les USA, pouvaient avoir quelque chose à voir avec les attentats du 11 avril que son invité a dû le suggérer : « Je pense que les Etats-Unis, dans leur politique agressive, ont une part de responsabilité dans ces réactions violentes. Je pense aussi que tout cela est orchestré sciemment pour verser le Proche-Orient et d’autres régions du monde, dans cette violence terroriste. » La thèse de la présumée implication US dans le drame du 11 avril, se voudrait d’autant moins farfelue pour ses auteurs que les autorités algériennes ont laissé retentir les démêlés qu’elles ont eu avec l’ambassadeur des USA à Alger, qui s’est distingué par une peu orthodoxe et non moins troublante attitude, qui lui a valu un rappel à l’ordre du pays hôte. La rumeur quant à l’origine étrangère des auteurs des attentats s’est fait tout autant insistante, qui a même fait état d’immatriculations étrangères des véhicules piégés, avant que Zerhouni, vienne enfin y apporter un démenti catégorique.
Une atténuation d’un début de campagne frisant le délire qui n’est pas de trop de la part du ministre de l’Intérieur. C’est qu’il est plus que jamais aujourd’hui, de ne pas confondre lucidité et fuite en avant face au péril intégriste issu de la société algérienne, dans ses dimensions aussi bien terroriste qu’idéologique, quand bien même il serait intégré au sein de stratégies de domination de telle ou telle autre puissance expansionniste. Forcé sur » la piste » américaine au risque de pousser à l’occultation du fait intégriste national. Une espèce d’un » Qui tue qui « , nouvelle version, en somme.
H. O.
