La dépouille de madame Miralles, qui ne devait être gardée que momentanément à l’hôpital de Aïn Bessem, hante depuis plus de dix jours la chambre froide de l’établissement hospitalier. Pour rappel, la dame que les Bessamis appelaient affectueusement Mama est décédée le 03 mai dernier (voir notre édition du samedi 7/05/2005). Pourquoi avoir tant attendu si longtemps pour inhumer le corps de la défunte ? Sachant que sa famille — installée, nous dit-on, dans la région de la Côte d’Azur — ne semble pas vouloir rapatrier le corps de la défunte, qui du consulat français ou de l’Assemblée populaire de Aïn Bessem devra prendre en charge le rite funéraire ? En fait, la question, selon nos sources, n’est pas tranchée.L’on est toujours à s’interroger sur la nature de la confession de la défunte. Le rite funéraire et la prise en charge de son enterrement dépendent de sa religion. Madame Miralles était-elle de confession musulmane ou chrétienne ?Lors de notre dernière rencontre avec la défunte et en a bordant le sujet de la solitude, elle nous disait en nous montrant du doigt une petite sculpture du Christ : «Il me tient compagnie». Autrement dit, jusqu’à il y a au moins une année, la défunte était de confession chrétienne. Mais, nous l’apprendrons plus tard, «Mama» se serait convertie à l’islam alors qu’on l’évacuait à l’hôpital. Cela dit, le consulat français, en dépêchant un représentant à Aïn Bessem, était décidé à prendre en charge les funérailles de leur ressortissante. Son élan serait freiné en apprenant que la fille de la défunte, installée en France et qui de reste ne s’est toujours pas rendue au chevet de sa mère, aurait, par correspondance, demandé aux autorités locales de «l’enterrer à Aïn Bessem selon le rite musulman».Faudra-t-il convoquer un conclave “catholico-musulman” et attendre que la fumée blanche s’échappe du “minaro-clocher” pour qu’enfin madame Miralles puisse reposer en paix ?
T. Ould Amar
