Site icon La Dépêche de Kabylie

Quand les jeunes s’inclinent devant la mémoire de leurs aînés

Cette fois-ci, nous ne te dirons pas comme à l’accoutumé  » M’rahva  » (bienvenue) Cette formule est réservée généralement à ceux qui viennent  » si vara  » (de l’extérieur) Par contre, toi, tu es des  » NôTRES « . Tu l’as montré depuis le fameux Printemps noir. Tu as été fidèle aux principes sacrés d’un vrai Kabyle : efficacité et discrétion à tout moment. Voici dont a besoin notre cause « 

C’est en ces termes que fut accueillie, hier, la délégation du Mouvement culturelle berbère (MCB), conduite par M. El Hadi Ould Ali, à la maison du premier martyr des évènements sanglants du Printemps noir, Massinissa Guermah, à Agouni Arous, Beni Douala.

Le président du MCB et néanmoins, directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, a été, en effet, accueilli avec les honneurs par la mère et le père du défunt Massinissa, détonateur du mouvement populaire pour la liberté et la citoyenneté en 2001.

La famille de Moumouh, qui avait déjà reçu l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia en 2005 pour la même occasion du double printemps berbère et noir, en précisant au président du MCB que  » ceux qui travaillent par calculs politiciens ou autre, s’écartent d’eux-êmes dès la première embûche « , a, comme pour le vanter, exhorté M. Ould Ali, après avoir déposer la gerbe de fleurs sur la tombe de Massinissa, pour travailler  » sans tambour ni trompette. (Notre) cause n’a pas besoin d’agitation. Elle a besoin de production. Chacun doit apporter sa contribution pour donner place à notre culture. Rien que pour notre culture sans aucune autre considération ni visée.  »

Même accueil fut également réservé à la délégation du MCB, constitué des associations activant sous la bannière du Mouvement berbériste, par les familles de Rachid Tigziri, Mustapha Bacha, Tahar Djaout, Matoub Lounès.

Les moments les plus émouvants ont été, incontestablement, ceux vécus par la délégation du MCB, au domicile de feu Rachid Tigziri, lorsque la mère de ce dernier s’est laissée emporter par l’émotion à l’arrivée de Ould Ali et ses compagnons.  » Je ne saurais comment vous remercier, vous qui n’avez pas oublié mon fils, vous qui ne cessez de le porter dans vos cœurs, de porter son combat », dira la mère de Rachid Tigziri à l’adresse du chef du MCB.

Chez les parents de Mustapha Bacha, c’était les même termes de sympathie qui, faut-il le dire, exprimés sous l’effet de l’émotion. Une gerbe de fleurs fut également déposée sur la tombe du défunt démocrate. Plusieurs points de commémoration et de recueillement ont également marqué le périple du MCB conduit par son président El Hadi Ould Ali. Ainsi, des gerbes de fleurs et des discours furtifs ont été prononcés à la mémoire de Djaffar Ouahioune et Kamel Ait Hamouda, assassinés par des terroristes. Les lieux d’enterrement de Mouloud Feraoun et de Mouloud Mammeri furent, par ailleurs, les deux haltes les plus marquées par la délégation du MCB. A Oulkhou (Azeffoun), la délégation du MCB a rendu un hommage à la hauteur du premier journaliste assassiné par les hordes terroriste, feu Tahar Djaout.

 » Nous tenons à nous incliner avec respect et gratitude, devant la mémoire de tous les hommes, martyrs de la démocratie et du combat identitaire. La symbolique d’aujourd’hui (hier ndlr) est plus forte pour que tous ceux qui se reconnaissent dans le combat et les idéaux de ces hommes qui se sont sacrifiés, auront une large pensée à nos aînés, pour que leur combat ne soit pas vain « , a déclaré El Hadi Ould Ali en fin du périple commémoratif.

La CADC salut la création de l’Académie berbère. La journée d’hier a été, aussi, l’occasion pour les délégués du Mouvement citoyen pour  » se féliciter de la naissance imminente du Conseil supérieur de la langue et de la culture amazigh et de l’Académie algérienne de la langue et de la culture amazighes. « 

Les délégués de la CADC (Coordination des archs, daïras et communes) de Tizi Ouzou, qui ont marqué la journée commémorative du double printemps amazigh et noir, se sont recueillis à la mémoire des martyrs du Printemps noir et des hommes qui ont fait le 20 avril 80. ainsi, des gerbes de fleurs furent déposées sur les deux places de la ville des Genêts. L’une baptisée à la mémoire des jeunes tombés sous les balles lors des évènements de 2001, et l’autre baptisée à la mémoire du chantre Matoub Lounès, assassiné le 25 juin 1998.

Une autre cérémonie de recueillement a eu lieu sur la tombe de Lounès Matoub, dans son village Taourirt Moussa, à Beni Douala.

Feu Ramdane Haifi, dit Ramdane Amazigh, tué par un forcené dans son restaurant de Paris, a eu aussi droit à une cérémonie de recueillement en son village natal, à l’occasion du 40ème jour.  » Le Mouvement citoyen des archs salue, à cette occasion, la mémoire de ce grand militant de la cause identitaire qui fut parmi les membres fondateurs de l’Académie amazigh « , ont tenu à souligner les délégués de la CADC.

M. A. T.

Quitter la version mobile