Les listes interdites

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L’espoir suscité chez les plus humbles nous a rassuré sur la justesse de notre initiative et nous encourage à nous battre face au barrage dressé contre nous par la DRAG et la commission électorale de la wilaya de Tizi Ouzou. Jugez-en :

Dimanche 1er avril à 22h30, arrivée de toute l’équipe sur les lieux du dépôt des dossiers de candidatures. Premier constat : aucun dispositif d’accueil, pas d’huissier, pas de préposé et donc pas d’enregistrement de l’évènement. Les fonctionnaires croisés à la DRAG, sourires figés, nous regardaient sans nous voir, c’était une atmosphère de hall de gare, notre présence inopportune agace. Interrogés, ils nous ordonnent d’aller “plus haut” vers la commission électorale. 22h 45, entrée devant la commission : comptage et vérification des souscriptions. Une heure et demie après, le compte est bon, 5 640 parrainages validés, 77 rejetés, 17 parrains sont choisis, listés et entendus.

00h15, le président de la commission récapitule et annonce le prélèvement d’un échantillon de 5% à vérifier sur le fichier électoral avant de délivrer le quitus.

00h20, coup de fil, coup de théâtre. Le magistrat se retourne et nous déclare que la DRAG vient de fermer en présence d’un huissier et qu’il ne pourrait finir son travail. Visiblement embarrassé, il tente de nous expliquer qu’on n’était plus le premier avril mais le deux et qu’il ne pourrait pas établir de PV concernant l’issue de sa mission car ce serait un “faux”.

Pendant ce temps, dans les couloirs poireautaient deux “listes”, invitées à “patienter” car arrivées avant l’heure limite, mais soumises au même traitement d’indifférence et de mépris.

Question : Pourquoi l’huissier présent pour fermer n’a pas procédé au constat de l’heure d’arrivée des différentes listes afin de leur assurer le respect de leurs droits ?

Logiquement, l’heure de fermeture n’est opposable qu’à ceux qui ont trouvé la wilaya fermée et pas à ceux qui attendaient que s’achève un travail dont ils ne sont pas responsables de la durée. C’est ainsi qu’un cercle vicieux s’est installé. La DRAG et la commission se rejettent la balle. Sans l’enregistrement des arrivées, sans la délivrance du quitus ou autre justificatif de rejet, on nous invite d’introduire un recours dans les 48 heures avec la cynique certitude de son rejet, en raison de l’absence d’une quelconque décision.En effet, devant la chambre administrative, les structures attaquées peuvent même aller jusqu’à déclarer, ne nous avoir jamais vu, car en dehors des témoignages des citoyens considérés sans valeur, l’administration s’est appliquée à ne délivrer aucune preuve de notre passage. Comment qualifier cela ? Pourquoi ces comportements ? C’est ainsi que la “rumeur” prend tout son sens. N’est pas candidat qui veut, on élague afin que l’électoral n’ait de choix qu’entre les “candidats désignés”. Les indépendants, ces “prétendus” représentants de la société civile, surtout si les “sondages” les donnent gagnants, doivent être écartés à tout prix.

L’abstention et le boycott ne gêne pas ces personnels, bien au contraire. Alors, quel recours à cette malédiction endémique ? Si justice ne peut être rendue étant donné le dédale procédurier où l’on pousse sans ménagement les gêneurs, l’option d’un appel à voter massivement à blanc apparaît comme la meilleure riposte. Le score des listes imposées pourrait chuter à moins de 5% et les priver ainsi de sièges à l’APN… et qui sait, peut être bien, et il est permis de rêver, si la majorité silencieuse s’éveille pour voter nul, aucun siège ne sera pourvu ! Ce serait une formidable victoire du peuple sur ces “tuteurs désignés” ou autoproclamés. C’est un rêve, c’est un vœu, faisons qu’ils deviennent une réalité ! Pour tout ce qui précède, nous interpellons les consciences et concluons en exprimant nos plus vifs remerciements et notre immense gratitude à toutes celles et à tous ceux qui ont le temps de quelques semaines, rêvé avec nous d’un avenir différent. Leur caution et leur soutien resteront à jamais gravés dans nos cœurs.

Mohand Saïd Amrouche

Tête de liste indépendante

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