La célébration du Printemps berbère, qui était il y a quelques années de cela marqué, par des actions de rues par des marches et meetings, a fini par être canalisée par les diverses activités au sein des établissements scolaires et plus particulièrement dans les lycées. Pour venir à bout de toute cette jeunesse avide de loisirs et de communication, l’Association socio-culturelle Assirem du village Iaâgachen, commune d’At Mlikèche, a décidé de faire de cette date historique une double commémoration du Printemps berbère et Printemps noir. Pour marquer de leur empreinte cette date très chère aux régions berbérophones, les membres de l’association ont arrêté un programme très riche et une action unique en son genre décidée par Assirem, une association qui porte bien son nom pour avoir redonné confiance et joie de vivre aux jeunes du village Ayacha.
Parmi ces activités la première étape fut la finale de football qui a eu lieu le 19 avril au stade communal de Tazmalt en hommage aux défunts du village Rezak Hocine, Merzouk Arab et Redjdal Arezki ; cette cérémonie fut suivie d’un autre hommage digne du nom à un autre jeune de la localité ravi aux siens à l’âge de 17 ans dans un accident de la circulation — ce défunt était un adepte du sport et du théâtre en particulier. C’est donc la bande à Saâdi Aïssa qui s’est distinguée pour le titre de vainqueur du tournoi.
La journée du 20 Avril a été entamée par un cross organisé et lequel a vu la participation d’une centaine d’athlètes répartis en plusieurs catégories avant que les jeunes : Saou Louni, Chérifi Kahina, Achour Azzedine, Ouaâmar Nassima et Rachid se voient décerner le prix de la première place pour chaque catégorie. Si il y a une voix qui ne s’est pas tue le long des festivités et entendue des kilomètres à la ronde, c’est bien celle du rebelle, Matoub Lounès qui demeurera, toujours le symbole de tous ces jeunes qui ne cessent de mener à bon port leur combat identitaire.
Toujours au menu de ce programme, les présents ont eu à visiter les expositions sur les grandes figures de la cause amazighe et les revues de presse sur le Printemps noir ainsi que la botanique, les objets traditionnels en plus d’une projection vidéo d’un documentaire sur les événements qui ont endeuillé la Kabylie et un court-métrage du réalisateur Assqm H’mimi ayant pour titre Azal N’tsar (le prix de la vengeance). Les activités se sont poursuivies avec une conférence sur le Mouvement berbère, des exhibitions d’arts martiaux avec la section tai jitsu du village qui n’a pas cessé de décrocher des titres au plus haut niveau.
Le théâtre a eu sa part de ces festivités puisque trois troupes ont fait leur représentation, à commencer par celle de la chorale, Ifetata du village Lemcela, même si cette dernière n’a pu aller au bout de sa pièce qui a été interrompu au beau milieu pour absence de temps suffisant pour céder la place à une nouvelle troupe dite “thasufsaft qui est à sa première apparition devant le public. Le moment le plus attendu par ces centaines de jeunes venus des différentes localités de la daïra de Tazmalt n’est autre que le gala artistique non-stop qui a duré jusqu’au lever du jour ou le public a pu oublier un tant soit peu son calvaire quotidien.
Parmi ces chanteurs qui ont animé cette soirée, on retrouve la revenante et la grande absente de la scène sont Louiza, Kamel Naâli, Djamel Abassi et Alicia, pour ne citer que ceux-là parmi tant d’autres ; un hommage digne du nom a été rendu au chantre de l’amazighité Lounès ainsi qu’au père de la chanson kabyle Slimane Azem.
A signaler enfin qu’une tombola a été organisée par l’association où des cadeaux significatifs ont été remis aux gagnants. A la clôture de ces festivités, M. Lyazid Saâdi, président de l’association nous dira à propos de cette célébration que celle-ci “est une manière de rendre hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés pour la cause berbère et tous ceux qui sont sur le terrain pour la continuité du combat pour la cause juste et quelque soit le temps que ça prendra mais tôt ou tard on finira par avoir le dernier mot.”
Achiou Lahlou
