Site icon La Dépêche de Kabylie

L’état civil pris en “otage”

Près de quinze jours sont passés depuis la suspension du P/APC de Tichy, suivant un arrêté du wali de Béjaïa. Suite à cela, un collectif associatif, a organisé deux rassemblements sur l’esplanade de la daïra de Tichy où des représentants de la société civile ont exigé le départ du chef de daïra accusé de “blocage et manipulation”. Lors du deuxième rassemblement de protestation, le jeudi dernier, organisé par le même collectif associatif, Abdelhamid Aïssani, le P/APC “suspendu” nous a déclaré que “la protestation continuera dans les jours à venir et cette fois-ci, ce sera devant le siège de la wilaya étant donné que c’est le wali de Béjaïa qui m’a suspendu”. En ettendant les services de la municipalité pâtissent de cette situation et les citoyens entravés dans leurs démarches administratives. “Tous les services de la mairie sont bloqués depuis le 8 avril et personne ne peut signer un quelconque document ou toutes sortes d’actes, moi personnellement, je ne ne peux pas avoir mon acte d’extrait de naissance… !”, souligne M. Aïssani.

Ces scènes se répètent chaque jour devant les guichets de la mairie. Kamel, un jeune venu d’Alger, pour se faire délivrer des actes d’extrait de naissance, ne sait plus où donner de la tête. “Cela fait plus de dix jours que je reviens et à chaque fois, les fonctionnaires me répondent : reviens demain !” clame-t-il.

“Je vous confie que c’est mon avenir qui est en jeu et c’est mon droit le plus absolu d’avoir mes actes d’extraits de naissance”, ajoutera-t-il.

De son côté, le chef de daïra de Tichy se désole de ce que l’interprétation “restrictive” des lois et des textes réglementaires aboutisse à compliquer la communication entre l’administration et les citoyens.

Il enjoint aux citoyens désireux de se faire délivrer des documents d’état civil au niveau de la commune de “s’adresser à messieurs les adjoints du président, officiers d’état civil de droit qui sont tenus d’être au service de la population pour leur éviter d’être pris en otage sous prétexte que l’administration est derrière le blocage et cela conformément à l’article 1er de l’ordonnance n°70/20 du 19/02/1970 portant code de l’état civil et la même loi existe dans le code de la commune article 77 de la loi 90/08”.

Le chef de daïra se lave, en outre, des accusations de blocage et de manipulation formulées par les contestataires. “Je n’ai aucun problème avec M. Aïssani Abdelhamid, sa suspension est venue dans le cadre de la loi et c’est de mon devoir, en tant que garant de l’application des lois de la République au niveau de cette collectivité territoriale de base, de veiller sur le bon fonctionnement de l’assemblée dans un cadre légal strict et d’être avant tout au service des citoyens qui demeurent pénalisés par des attitudes partisanes des officiers d’état civil de droit de la commune de Tichy sous prétexte que le blocage se situe au niveau de la daïra”, indique-t-il.

Un “plaidoyer” qui n’a pas l’air, pour l’heure, de trouver une oreille attentive auprès des partisans du maire déchu.

Hachemi Bendjiber

Quitter la version mobile