La campagne électorale, pour les législatives du 17 mai prochain débutera officiellement demain, jeudi. Or, il est à prévoir d’ores et déjà que tous les candidats, toutes tendances confondues, auront communément, comme souci majeur, le niveau de participation des électeurs, tant est réelle la crainte des parties prenantes aux joutes du 17 mai, de cautionner une échéance politique d’une telle importance sans un taux de participation le plus satisfaisant possible. C’est que, outre la vulnérabilité politique que leur vaudrait, cette fâcheuse perspective, elle serait pour conforter les partisans du boycott, qui ne manqueront pas, le cas échéant, d’exploiter l’éventualité à leur profit.
Hormis ce point de convergence des candidats, il faudra s’attendre, à une empoignade qui s’annonce féroce, entre certains rivaux, et dont les propos peu amènes de Belkhadem, à l’encontre de son adversaire de l’UDR, Amara Benyounès, nous en a donné un avant-goût.
Autant les partis de l’Alliance, le FLN, le MSP et le RND, s’efforceront de mesurer leurs piques qu’ils s’enverront, les uns contre les autres certainement, autant, l’autre tendance lourde de l’échiquier électoral, le camp républicain en l’occurrence, devra se préparer à faire face et à répliquer à une virulente diatribe, de la part d’adversaires aussi peu sereins que la porte-parole du PT, ceux apparemment du FLN, et bien entendu, le camp des islamistes, qui se résume certes au seul MSP, après la défection du MRN de Djaballah. Les républicains seront, fait inédit, représentés par une alliance politique, entre l’ANR de Rédha Malek, et l’UDR de Amara Benyounès, qui, à ce titre auront tout à gagner, à l’occasion de cette campagne. Et cela, dans la mesure où à l’adresse de l’électorat, il sera surtout question pour ce pôle de capitaliser l’expérience désormais concrétisée du cadre unitaire de l’expression républicaine.
L’éventualité de gagner des sièges au sein de la chambre basse du Parlement renforcerait l’aubaine d’une élection pour ce courant qui profiterait de la tribune parlementaire, pour casser un monolithisme, dont celui des partis de l’Alliance présidentielle qui nous promettent une victoire écrasante. Ouyahia, leader du RND, en est même à ne pas pouvoir « imaginer un scénario contraire »… Anticipation assez déprimante, en fait, sachant qu’aux côtés de la majorité annoncée, se trouveraient parsemés des députés islamistes et autres « indépendants », objets des plus vives appréhensions des candidats…
Hakim Outoudert