Les murs de la ville sont devenus, ces derniers temps, un support publicitaire, à nul autre pareil. Les plaques de signalisation, les poteaux électriques et parfois même les arbres, font office de panneaux publicitaires gratuits et attrayants. Le laxisme de ceux qui doivent appliquer la réglementation, en la matière, encourage les afficheurs de tout bord qui voudraient faire passer leurs messages, à moindre frais.
Lorsqu’il s’agit des faire-part de décès, collés à certains endroits stratégiques et remplaçant ainsi, le traditionnel “berrah” ou les émissaires qui font la tournée des villages, personne ne s’en offusque, puisque cela fait partie de nos traditions. Il n’en est, cependant, pas de même, de toute cette littérature qui agresse notre paysage.
Chaque jour que Dieu fait, les attroupements se font autour d’affiches fraîchement collées aux devantures des magasins qui deviennent par la force des choses des tableaux d’affichages.
On annonce la tenue d’une zerda, le début des cours dans une école privée ou tout simplement l’offre de service d’un Disk-Jockey “pour égayer vos fêtes”. Les murs perdent peu à peu, leur couleur et gardent pour longtemps, les stigmates de ces collages tenaces, comme ces photos des candidats des scrutins passés, qui trônent toujours au niveau des toits.
On ne peut blâmer un simple citoyen qui ignore que des espaces sont réservés à l’affichage, suivant la réglementation.
Cependant lorsque, au mépris de toute règle, des partis politiques s’arrogent le droit de “décorer” tous nos murs, avec leur littérature, c’est inacceptable.
Pourtant, il y a quelques jours seulement, les autorités ont été destinataires d’une circulaire portant sur les modalités du déroulement du prochain scrutin, faisant allusion à l’affichage qui doit être fait dans des endroits réservés à cet effet. Comment exiger, alors, du simple citoyen, le respect de la loi si celle-ci est transgressée par ceux qui sont censés l’appliquer, avant eux ?
Nacer B.
