“Nous nous sommes unis autour d’un programme”

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“Notre alliance est construite sur des bases solides et démocratiques. Nous nous sommes unis autour d’un programme en évacuant le problème du leadership. Notre conviction est grande pour que celle-ci soit large et longue”. C’est entre autres ce qu’a déclaré Med Arezki Boumendil, tête de liste à Tizi-Ouzou de l’alliance républicaine ANR-UDR pour les législatives du 17 mai prochain lors d’une conférence-débat animée dimanche dernier à Fréha.

Auparavant et prenant la parole en premier, Hacène Salah, l’enfant de la région de Fréha et numéro 5 sur la même liste, a expliqué à l’assistance le pourquoi de cette alliance. “C’est le seul moyen, a-t-il dit, de contrer le courant islamo-baâthiste. Un seul parti ne peut à lui seul parvenir à le faire”. Pour Hacène Salah, deux grands courants politiques se sont constitués en Algérie : les démocrates républicains et les islamo-baâthistes. Mais au moment, où ces derniers sont sur tous les fronts : au pouvoir, référence faite à la formation d’Abou Djerra Soltani, dans l’opposition avec notamment Djaballah et son parti, mais aussi dans les montagnes et les casemates, les démocrates, eux, ne sont nulle part. “Notre alliance se propose comme une force, on peut se reconnaître tous républicains pour contrer la montée de l’intégrisme”, conclut Hacène Salah.

Lui succédant donc,

M. Boumendil a annoncé d’emblée que l’objectif de son mouvement est d’accéder au pouvoir, sans quoi celui-ci ne pourra rien pour les problèmes sociaux et autres dont souffrent les jeunes notamment. “Le pouvoir n’est pas un tabou pour nous.

Car ce n’est qu’une fois ayant accédé au pouvoir qu’on pourra mettre en action notre programme.” C’est ce qu’il appelait faire la politique autrement. Pour lui, rester dans l’opposition non seulement ne servira à rien, mais constitue déjà un signe d’échec politique.

La tête de liste de l’alliance ANR-UDR dans la wilaya de Tizi Ouzou a, en outre, tracé les grandes lignes du programme d’action de celle-ci, tout en dressant un état des lieux de la situation socio-économique que vit le pays et plus spécialement la Kabylie. Tous les voyants sont au rouge, a-t-il déclaré. Jusqu’à quand peut-on encore compter uniquement sur la rente pétrolière ? s’est-il demandé. “Dans cinq ans, peut-être le pétrole n’aura plus ce prix ! Le monde change. Les Occidentaux ne dorment pas en essayant de trouver une substance pour remplacer ce liquide. Déjà qu’ils testent l’hydrogène pour leurs véhicules, qui dit que d’ici quelques années, ils n’inventeront pas des voitures à eau ?”, a-t-il poursuivi en revenant à la préhistoire pour expliquer sa supposition. “Si l’humanité a passé de l’âge de pierre à l’ère de bronze c’est pas parce qu’il n’y avait plus de pierre, mais ce n’est parce qu’on avait trouvé à l’époque une autre matière plus efficace encore”, a argumenté Boumendil. Pour lui, il est primordial de chercher d’autres activités.

Dans ce registre, le tourismes est, selon le conférencier, la véritable alternative économique pour l’Algérie. “C’est inadmissible qu’avec toutes ses richesses et son trésor archéologique, l’Algérie qui est un pays à vocation touristique n’arrive pas à attirer les touristes comme le font nos voisins du Maroc et de la Tunisie”, s’est-il exclamé. Boumendil trouve que pour cela, il faudra d’abord soigner l’image de notre pays sur le plan sécuritaire.

Le même intervenant pense en outre que pour sortir du gouffre, il faut aussi encourager les investisseurs. En Kabylie, qui est une région rocheuse, c’est surtout aux petites et moyennes entreprises qu’il faudra faire appel. “Je n’arrive pas à imaginer l’avenir de nos villages dans 30 ou 40 ans dans l’état actuel des choses”, a déclaré le candidat à l’élection législative du 17 mai qui a promis en outre d’installer une permanence électorale à Tizi Ouzou. Un moyen d’être toujours proche de la population. Pour Med Arezki Boumendil ainsi que pour ses compagnons dont Salah Tiza qui est brièvement intervenu dimanche à Fréha, il est nécessaire de garantir pour les jeunes au moins deux choses : une bonne formation et un travail digne. “Deux conditions fondamentales pour une vie décente”.

Ces mêmes jeunes qui se trouvent actuellement livrés à eux-mêmes.

Interpellé par l’assistance, à l’ouverture des débats, sur les raisons qui l’avaient poussé à démissionner du FFS (en 95) et puis du RCD quelques années plus tard, Boumendil s’est dit ne pas regretter sa démarche car ayant claqué la porte de ces deux partis par “conviction”.

Après insistance de quelques intervenants parmi la foule, il explique qu’il a démissionné du parti d’Aït Ahmed parce qu’il ne cautionnait pas le “contrat de Rome”. Concernant le RCD, c’est surtout, a-t-il dit, le style de gouvernance du chef, Saïd Sadi, sans le nommer, qui ne lui a pas plu.

La conférence qui a débuté aux environs de 17h a pris fin quelque deux heures plus tard.

M. O. B.

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