Discours rassembleur aux antipodes du zaïmisme

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En campagne électorale pour les prochaines législatives, le leader de l’UDR, Amara Benyounes, s’est rendu hier en milieu d’après-midi à deux centres urbains de Boumerdès, Thénia et Bordj-Menaïel où il a rappelé encore une fois, comme alternative vers un mieux-être social, la nécessité de consolider le pôle démocratique et républicain. Un pôle créé, ces derniers mois, suite à une entente entre trois partis, à savoir l’UDR, l’ANR et une aile du MDS dirigée par Ali Hocine.

Son discours ne pouvait donc être que rassembleur. Et le rassemblement, ce sont d’abord des symboles. Amara Benyounes fera tout d’abord ce dimanche vers 13h15, une halte à Thénia, l’historique Tizi Nath Aïcha. Là, entouré de certains notabilités de la commune, de la moudjahida El Ghalia et de représentants d’enfants de chouhada, Amara Benyounes, lui aussi fils de chahid, déposera une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative des martyrs de la Révolution. Un quart d’heure plus tard, le leader de l’Union pour la démocratie et la république arrivera à Bordj Menaïel, précisément au centre culturel de cette ville, où il sera accueilli par des dizaines de personnes.

Des jeunes chauffent la salle en scandant “Djazaïr horra démocratia”, slogan de l’ANR-UDR pour le prochain scrutin législatif. Après avoir fait l’état des lieux de cette wilaya où de nombreuses communes souffrent encore des effets du séisme d’il y a quatre ans, et des exactions récurrentes de l’islamisme armé, l’orateur notera que les (trois) partis de l’Alliance présidentielle n’incarnent que “le déclin en matière de gestion des affaires du pays.

Ils (les trois partis) proposent chacun à sa manière, lors de cette campagne des solutions aux problèmes de la population, alors qu’ils sont pratiquement au pouvoir sans rien concrétiser depuis dix ans” a-t-il analysé. Ces trois partis n’ont qu’un seul slogan, celui de vouloir un pouvoir qui survit au départ de n’importe quel président de la République, a-t-il ajouté, en disant avec ironie qu’ils paraphrasent le défunt Houari Boumediène. Fustigeant, surtout, la gestion du gouvernement actuel, il précisera que celui-ci ne donne pratiquement que de faux chiffres.

Le taux de chômage de 12 % annoncé par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité, qui compte machiavéliquement l’emploi de jeunes rémunéré à

3 000 DA mensuellement, est qualifié de chimérique. Et alors que les crédits bancaires ne sont guère accordés aux milliers de jeunes voulant la création de micro-entreprises, certains en profitent sans qu’ils n’offrent aucune garantie.

Rappelant encore dans la même optique la nécessité de s’en tenir au week-end universel, Amara Benyounes rétorquera, alors, au secrétaire général du FLN qui a prétendu, il y a peu, que le repos du vendredi s’inscrit dans le respect de la civilisation arabo-islamique. “N’y a-t-il que l’Algérie qui fait partie de la sphère de celle-ci ?”, s’interroge l’orateur avec une pointe d’ironie. Décochant encore d’autres flèches en direction de Abdelaziz Belkhadem, il ajoutera que “celui-ci ayant pratiquement assumé le refus d’agréer l’UDR, ne m’empêchera pas de faire de la politique”.

Digression : nous avons en tant que démocrates et républicains résisté au GIA et au GSPC pendant que son parti acoquiné d’ailleurs avec ceux du PT et d’autres établissaient le contrat de Rome avec les commanditaires de l’islamisme armé, à leur tête Anouar Haddam. Ce fut aussi l’occasion de rappeler que le terrorisme a été vaincu militairement. D’où un vibrant hommage aux forces de sécurité. Mais qu’il faudrait prendre garde, pour que cette victoire sur les hordes de tueurs au nom de l’islamisme ne se transforme en défaite de la République.

Très applaudi par l’assistance, l’orateur rétorquera à Louisa Hanoune : Elle dit que je suis pro-américain. D’où puise-t-elle cette assertion, meilleure que l’ancienne étiquette de Hizb França qu’on nous a collés il y a quelque temps !”. En substance, il ajoutera que si cette responsable de parti divague, moi je précise que “dans une interview à un journal marocain, elle n’a pas reconnu l’utilité d’un référendum au sud du Maroc”.

En conclusion, le leader de l’UDR qui réitère le credo de “la politique autrement”, allant positivement à contre-courant des partis basés sur le zaïmisme, ceux islamo-conservateurs ou carrément intégristes, propose l’alternative du pôle démocratique et républicain.

Localement, votez donc pour le changement, en faisant confiance à Moussa Belkacem qui conduit pour l’échéance du 17 mai la liste ANR-UDR.

Salim Haddou

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