Le dernier communiqué émanant de la mouhafadha de Béjaïa vient s’inscrire en faux et apporter un cinglant démenti aux propos répandus par les candidats de la liste FLN qui font état du retour à la normale dans leurs rangs et de l’unité retrouvée. Pis, les cadres militants et élus du parti ont poussé un peu plus loin le bouchon de la contestation, par non seulement le rappel et le maintien des décisions prises au lendemain de la parution de la liste, mais aussi et surtout par un surcroît de recommandations quant à la forme à donner au boycott qu’ils veulent actif : “Se présenter au bureau de vote et exprimer le refus par un vote à blanc”. Les ponts sont donc irrémédiablement coupés entre une majorité qui s’est clairement positionnée et une liste contestée par les militants.
La liste de la controverse a, dès son arrivée à Béjaïa, suscité un tollé général. Et de prime abord, un consensus s’est dégagé autour de son rejet au motif qu’elle a été élaborée par la direction nationale sans tenir compte des appréciations de la commission locale. Première action à l’actif de la fronde, l’empêchement du dépôt de la liste ! Et les cadres du parti sont unanimes à soutenir que la liste n’a jamais été déposée dans les délais impartis. Le lendemain, coup de théâtre dans la lecture des listes retenues par la Drag, celle du FLN trône en bonne position. Ce flou artistique qui entoure la légalité du dépôt de cette liste n’a fait qu’exacerber les tensions, avec en filigrane un fort sentiment de frustration, de mépris et de hogra. La suite, loin d’éclaircir quoi que ce soit n’a fait que compliquer une situation déjà difficilement gérable. Une deuxième liste, faxée de Béjaïa, légèrement retouchée est arrivée à la mouhafadha semant doute et suspicion. Enfin, une troisième liste, celle activant actuellement, a été déposée à la Drag bien après que la date limite soit largement dépassée. La mouhafadha a aussitôt répliqué en tenant une assemblée générale qui, à l’unanimité s’est prononcée pour le rejet de la liste et un boycott actif le jour du scrutin.
De source proche de la liste, le secrétaire général du parti, M. Abdelaziz Belkhadem, sera aujourd’hui à Ouzelaguen, puis à Akbou pour “faire de la proximité”. Son séjour n’excédera pas deux heures ! Le pourquoi du choix de la Haute Vallée de la Soummam demeure une énigme. S’il est vrai que la contestation est aux quatre coins de la wilaya, il n’en demeure pas moins que le noyau dur de la protesta se trouve concentré à la mouhafadha et donc à Béjaïa. Béjaïa que le SG évite soigneusement par souci peut-être d’éviter d’être plus interpellé qu’applaudi. Sauf que rien ne permet d’affirmer qu’il sera le bienvenu là où il va se rendre, d’autant plus, a tenu à nous préciser Mme Zouaoua, membre du conseil national que cette région charnière de la wilaya n’a aucun représentant sur les onze composant la liste. “Cela s’apparente, ajoutera-t-elle, à une insulte”, ajoutera-t-elle. Venant en écho à ces propos, une déclaration provenant de la kasma d’Akbou s’inscrit dans l’esprit et le lettre du communiqué de la mouhafadha. Cette dernière se dit par ailleurs “non concernée” par la visite de M. Belkhadem. Autre remarque résultant de la lecture du programme des sorties de la liste : seuls cinq candidats sur quatorze s’impliquent. La non-participation de la tête de liste relève d’un mystère insondable. Comme l’est assurément la non-présentation officielle des candidats. L’opacité qui entoure le meeting du 13 au 14, sans précisions du lieu et des animateurs étant l’autre inconnue.
Enfin, certaines frictions relayées par la “vox populi” au sein même de la liste préfigurent des lendemains incertains.
M. R.