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 »Le travail est à l’américaine et le salaire à l’africaine »

La coquette ville de Aïn Bénian, dans l’Ouest algérois, a déroulé, hier, le tapis rouge au secrétaire général de l’Union démocratique républicaine (UDR) à l’occasion d’une rencontre de proximité avec la population locale. Estimant, lors de l’ouverture du local électoral du parti, ne pas apprécier les rencontres de proximité électoralistes, il a décoché des fléchettes à l’égard de « ceux qui ne se viennent serrer la main des gens que lorsque les élections arrivent ».

M. Benyounes voit dans un vote massif aux prochaines élections du 17 mai, l’unique solution pour la sortie de crise. Affirmant que les formations de l’Alliance présidentielle mettent en doute les résultats des élections, en avançant que chacun va décrocher un certain score, synonyme de rafler tous les sièges de l’APN, l’orateur a clamé que la participation massive est à même de bloquer la fraude. Selon lui, l’option du boycott prôné par certaines formations politiques n’a rien apporter. M. Benyounes, dans un clin d’œil aux jeunes de l’ex-Guyotville, a souligné qu’ils n’y a pas d’autres solutions à la crise, excepté de promouvoir la valeur travail. « Il faut nous mettre au travail », a-t-il insisté, ajoutant que malgré les résultats des prochaines élections, le pôle démocratique est déjà vainqueur, car, a-t-il dit, « nous avons bâti un pôle républicain ». Interpellé par un citoyen sur les perspectives du rassemblement démocratique, il a précisé qu’il n y a avait pas, par la passé, un conglomérat républicain suffisamment fort pour faire face au fondamentalisme intégriste. « Nous ne cherchons pas des ralliés mais des alliés parmi la société civile et les syndicats », a-t-il souhaité. Voulant mettre à plat la question du leadership qui minait autrefois la création de pôle démocratique, M. Benyounes s’est défendu contre le « zaïmisme et l’esprit de gourou » propre à certains partis. « Nous avons des chefs qui ne sont pas d’accord entre eux depuis 18 ans. On ne va pas rester éternellement comme ça. Chez nous, tout le monde est nécessaire, mais personne n’est indispensable. Je n’ai aucun problème avec un responsable politique. Notre rassemblement se fait non pas autour d’hommes, mais autour d’un projet de société », a-t-il tranché. Et d’ajouter « Nous n’avons pas le monopole du pôle républicain. » Réaffirmant sa conviction profonde de créer un pôle républicain et démocratique, le SG de l’UDR a émis le souhait de voir les forces patriotiques de la nation se retrouver autour de ce rassemblement. Un autre citoyen, père de quatre enfants, a exprimé le marasme dans lequel il vit au même titre que la majeure partie des Algériens. L’ancien ministre des Travaux publics s’est interrogé « que va faire » un médecin spécialiste avec un salaire de 15 000 DA, avant de résumer le problème de la régression du pouvoir d’achat sous une formule lourde de sens : « Le travail est à l’américaine et le salaire à l’africaine ». D’après lui, une hausse des salaires importante doit intervenir en fonction d’une croissance économique conséquente.

M. Benyounes s’est montré offusqué du taux de 12 % de chômage avancé par les partis de la Troïka présidentielle. De son point de vue, a contrario, seulement 12 % des Algériens travaillent alors que le reste se trouve au chômage. Abordant le volet économique, il a soutenu que l’avenir de l’Algérie n’est pas dans le pétrole, mais dans le travail, en soulignant que c’est à l’entreprise de créer de l’emploi. Abordant l’incarcération du P-DG de Tonic Emballage, le SG de l’UDR s’est étonné comment les pouvoirs publics octroient des crédits de 70 milliards ( 1 milliard de dollars ) alors que le géant informatique Bill Gates, « on ne lui accorde pas cette somme ». Sur un simple calcul arithmétique, M.Benyounes a souligné que pour cette somme,

100 000 jeunes algériens chômeurs pourraient créer des micro-entreprises. « On s’est trompé soit lors de l’octroi des crédits, soit en le mettant en prison », a-t-il conclu.

Hocine Lamriben

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