Belkhadem vend la peau de l’ours…

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Venu présenter le bilan des activités de la campagne qu’a eu à mener son parti, le FLN, dans le cadre des législatives du 17 mai prochain, le secrétaire général du Front de libération national, Abdelaziz Belkhadem, a affirmé, devant les représentants de la presse nationale et étrangère, à l’hôtel Moncada, que son parti, en plus d’avoir animé plus de 4 000 rencontres de proximité, a organisé au niveau de l’ensemble des 48 wilayas du pays 1 911 meetings, animés principalement par les cadres et têtes de listes du l’ex-parti unique, et dont il a présidé, en personne, 37 dans 33 wilayas. Ces activités, a-t-il poursuivi, ont touché toutes les couches sociales et le discours qui a été développé, a pris en compte les spécificités de chaque wilaya. L’orateur a estimé l’affluence pour l’ensemble de ces rencontres, entre 800 000 et 1 million de citoyens. Abdelaziz Belkhadem est, manifestement, sûr de rééditer le score obtenu aux législatives de 2002. « Nous restons la première force politique du pays », déclare-t-il. Sur quel critère se base-t-il ? M. Belkhadem avance comme argument la considérable affluence des Algériens aux meetings animés pas son parti. « Cela démontre l’attachement du peuple au FLN » qui reste, selon lui, attaché aux principes novembristes. Il n’a pas caché sa colère face à « certains journalistes » et des articles parus dans certains journaux. Même les plans de coupe de l’Unique ont été critiqués. Selon lui, ces plans n’ont pas montré la densité de l’affluence des citoyens venus assister aux différents meetings de sa formation. Cependant, il estime positive l’ensemble des couvertures. Sur le taux de participation qui risque de connaître, selon Belkhadem, un taux-record d’abstention, l’orateur dira que naturellement, les législatives drainent moins de monde vers les bureaux de vote que les locales, et que les citadins votent moins par rapport aux ruraux, avant de dénier le droit de récupération, aux forces politiques qui appelent au boycott, des voix abstentionnistes.

Sur la présence dans ses meetings de l’ex-sanguinaire de l’AIS, Benaïcha et son soutien aux listes du FLN, Belkhadem rétorque qu’ « il s’agit d’un scrutin et qu’on ne fait pas la fine bouche sur la loi. » En somme, la fin justifie les moyens. Belkhadem, qui promet aux militants de son parti fidélité et transparence, déclare que « le FLN reste sur ses principes, du libérateur au gestionnaire », récupérant ainsi le sacrifice de tout un peuple. Pourtant, même le président de la République avait déclaré que désormais la légitimité historique est révolue. N’en déplaise à Belkhadem, le FLN de 1954 et de sa branche armée, l’ALN, celui de Abane, de Krim et d’Amirouche et tant d’autres martyrs n’a plus rien à voir avec le FLN d’aujourd’hui.

Yassine Mohellebi

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