Bureaux fantômes et zèle de la sécurité

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Au centre de vote des Frères Saadi de Ben-Aknoun, deux citoyens seulement se sont présentés au bureau n°36 sur les 251 inscrits, affirme un responsable. Un arrière-goût de ce qui devait être une journée de vote.

Destination chemin Mustapha-Khalef, siège de l’ANR. Quelque responsables essayent de récolter des échos. « Redha Malek a voté ce matin à Pasteur, nous ne pouvons situer le niveau de température (du vote) qu’à partir de l’après-midi, et la tendance pour ce soir « , déclare Lounis Amar, n° 2 de l’ANR à Alger. Tout en se disant confiant, ce dernier se plaignent que le responsable de son parti au sein de la commission communale à Draria ait été empêché d’accéder aux bureaux de vote. Au centre de l’école Malek-Ben-Nabi, une note vient d’être adressée à tous les bureaux de vote ; les journalistes ne peuvent y accéder que sur présentation d’un ordre de mission, signé par la DGSN. Cet avis sous forme de fax a soulevé le courroux de tous les représentants des médias. A noter également l’excès de zèle de certains responsables et policiers, à l’image de cet agent de la BMPG, qui se croyait tout permis en insultant un journaliste faisant son travail. Voulant avoir plus d’informations sur cette étrange note, alors que les journalistes ont été accrédités par le département de l’intérieur pour la circonstance, nous nous sommes déplacés au siège de l’APC. Là aussi, le secrétaire général, décidément hors de lui, verse dans l’insulte.

Des irrégularités commençaient à être signalées un peu partout. A la fin de la journée, toujours au centre des Frères-Saadi, le taux de participation atteignait à peine 20%. Les représentants des partis en lice, constatent la démission des jeunes. Un enseignant universitaire qui venait d’accomplir son devoir, estime que 24 partis constituent un désordre : « Cela sert à rien d’avoir tout ces partis, à mon avis deux pôles suffiront, j’ai voté blanc et c’est une conduite consciente pour exprimer ma désapprobation ». Dans la soirée, au siège du RND, Abdeslam Bouchouareb n’a pas contenu sa colère concernant les anomalies constatées : « Ce sont des gens (le FLN) qui veulent nous empêcher d’aller vers la modernité. C’est très grave pour mon pays qu’en 2007, le président de la CNPSEL saisisse le président de la République ! ». Et d’ajouter « qu’il faut dénoncer et aller de l’avant. Notre peuple est fatigué de cette politique et au RND, nous changeons afin de l’accompagner justement. Le RND a gagné car il n’est plus sujet de polémique mais il l’a subit », s’est-il félicité.

Jusqu’à minuit, les sièges de l’ANR et du RND étaient toujours dans l’attente des résultats.

Yassine Mohellebi

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