l La lutte antiterroriste a atteint ces dernières semaines un pic jamais égalé en Kabylie, depuis 2003.
On l’a constaté à travers tous ces coups durs qu’ont asséné les forces de sécurité aux groupes islamistes armés.
Tant dans la zone sensible de Ouanougha relevant des Issers que dans celle d’Ath Yahia Moussa à Oued Ksari où des maquis d’Azeffoun et Boumahni, les villageois sont réconfortés par les va-et-vient des troupes de l’armée.
Raids aériens et frappes de l’artillerie classique se sont concentré à intervalles réguliers, nuit et jour, durant la période précitée, sur de nombreux coins de montagne suspectés d’abriter des serriates de la horde sanguinaire. En redéployant méthodiquement ses troupes, le commandement local de l’ANP a donné l’ordre de maintenir la pression sur ces maquis. Aucun bilan officiel de cette offensive n’a été, pour l’heure, rendu public. Mais, selon des informations recoupées, pas moins d’une quinzaine de terroristes y ont été abattus en moins de trois semaines. Largués avec précision sur des tanières préalablement circonscrites, les obus incendiaires auront déchiqueté, ici et là, de nombreux terroristes. A Ath Yahia Moussa, l’information qui revenait sans cesse, est celle faisant état de l’élimination de 7 terroristes. Alors qu’au premier jour de l’offensive, trois autres islamistes armés avaient été neutralisés, a-t-on signalé, non loin de la ville des Genêts.
Dans le même temps, un détachement de l’ANP qui venait de déplorer huit morts dans ses rangs à proximité des monts de Ouanougha, a pu abattre deux terroristes et blessé un émir de serriate répondant au nom d’El Bey.
Suite à une fouille effectuée dans les (différents) périmètres, intensément pilonnés à l’arme lourde, l’armée a récupéré une quantité assez importante d’armes à feu, des produits entrant dans la fabrication d’explosifs des postes-émetteurs-récepteurs radio, des effets vestimentaires et autres denrées alimentaires.
A la périphérie immédiate de Boumerdès précisément à Si Mustapha, les forces combinées de sécurité ont également démoli cinq casemates contenant des effets vestimentaire en plus de l’arrestation d’une dizaine de suspects.
A ces résultats s’ajoute la neutralisation d’un émir zonal de l’ex-GSPC, le 26 avril dernier, jour du coup d’envoi de la campagne pour le scrutin du 17 mai. Moins d’un mois auparavant, l’armée avait mis hors d’état de nuire près de 25 terroristes dont l’émir Souhaïb (originaire de Boumerdès) lors de l’importante opération ayant eu pour théâtre les monts surplombant Amizour. Mais selon les observateurs locaux de la scène sécuritaire, la lutte anti-terroriste ne pourrait réaliser les objectifs escomptés si elle n’est pas consolidée par une vision politique claire, pas celle pratiquée jusque-là par ces partis insensibles à la détresse des zones d’habitations constamment soumises aux exactions de l’islamisme, et faisant fi du malaise social.
Salim Haddou
