Dimanche dernier, les habitants de Baqalem, une bourgade située à trois kilomètres de Aïn El Hammam, le chef-lieu de la commune, ont eu l’agréable surprise de voir les engins de goudronnage, investir leur piste pour la recouvrir de béton bitumineux, en “tricouche”, nous dit-on.
Même si ce n’est pas “un tapis”, comme souhaité par les villageois, l’essentiel est de reboucher tous ces nids-de-poule qui n’ont pas fini d’user les pièces de leurs voitures. Il faut dire que depuis des années, ce n’est pas de gaieté de cœur que les automobilistes se rendent à l’école primaire ou au centre artisanal, seules structures étatiques qui demeurent, depuis le déplacement du CEM. Il faut être contraint ou avoir de bonnes raisons, pour fréquenter cette route abandonnée dont l’ancien bitume qui remonte à plus de dix ans, ne cesse de grignoter les pneus des véhicules…
Même si la population de Baqalem est l’une des plus faibles de la commune, la route qui y mène peut, lorsqu’elle est praticable, desservir de nombreuses habitations en zone éparse et permettre de joindre Tamjout par la ceinture du village de Taourirt. L’arrivée du bitume a été accueillie avec satisfaction et soulagement au moment où l’on n’y croyait plus. Cependant, le goudron à lui seul, est loin de changer le quotidien des habitants de Baqalem qui font face à de nombreux problèmes. Il dénoncent, entre autres, l’absence d’éclairage public des ruelles qui, plongées dans le noir, représentent un danger pour les noctambules. Les ordures s’amoncellent à même le sol, souvent durant plusieurs jours, en attendant le camion de la voirie. Hormis les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent la prolifération des rats et des mouches est telle que les enfants qui jouent aux abords, sont constamment menacés de maladies.
Cette année sera, peut être celle qui verra Baqalem, sortir de l’isolement, surtout que la Daïra vient de l’inscrire pour le faire bénéficier du PPDRI. Longtemps oublié, nous espérons que cette fois, ce village a fini de manger son pain noir.
Nacer B.