Elle n’est pas de celles qui se distinguent sporadiquement, à l’occasion des fêtes nationales ou autres commémorations. Soraya n’attend pas le 8-Mars pour s’affirmer en tant que femme. Son rôle, elle l’assume quotidiennement par sa présence effective aux côtés des sportifs, des femmes en particulier, envers lesquelles elle ne cesse, de diriger ses efforts.
Technicienne supérieure en sports, spécialisée en judo, elle met ses compétences au service de la gent féminine. Débordante d’énergie, nous la voyons aux premières loges de toutes les manifestations sportives organisées dans la région. Lors d’un cross, à titre d’exemple, elle participe et court avec toutes les catégories “pour les encourager” dit-elle. Un technicien supérieur bien connu à Michelet dira d’elle “donnez-moi, deux autres pareilles à Soraya et je structurerai toutes les filles de la daïra”.
C’est dans le but de permettre aux femmes de ces régions montagneuses dont elle est issue, de s’affirmer, qu’elle ne cesse d’activer partout où les filles doivent être présentes (football féminin, aérobic, judo, etc). Pour travailler dans un cadre légal et organisé, on la retrouve fondatrice de l’Association pour la promotion du sport féminin dont elle assure la présidence.
Issue pourtant d’une commune, Imsouhal en l’occurrence, où, il n’y a pas longtemps, il était difficile à une jeune fille de trouver un soutien ne serait-ce que pour faire des études, elle a réussi non seulement à se faire accepter, en tant que femme sportive mais aussi à briser un tabou puisqu’aujourd’hui beaucoup de filles de ce village, participent à des manifestations sportives, chaque fois que l’occasion leur est donnée.
Animatrice au sein de la Maison de jeunes dans le cadre du pré-emploi, elle se retrouve, au bout de deux ans enseignante de sports contractuelle dans un CEM. Pour tout ce qu’elle fait sans calcul juste par amour du sport, Soraya Yacini mérite plus de considérations.
Le mouvement sportif a besoin de filles de sa trempe pour sortir de sa léthargie.
Nacer. B