En effet, depuis le 8 du mois en cours, 120 travailleurs sont entrés en grève et ont paralysé toutes les activités manifester leur colère et pouvoir par là même dénoncer quelques anomalies qu’ils jugent nuisibles au bon fonctionnement de leur entreprise. Cet état de fait a vu le jour lorsque M. Djaâdi, en sa qualité de premier responsable de la section syndicale, a adressé un courrier au président-directeur général de Cosider dans lequel il lui rappela certains points débattus lors de la première grève enclenchée pour réclamer le départ d’un des responsables de cette boîte,chose qui, rappelons-le, fut exécutée par la direction générale, aussi, pour dit-il « dénoncer la mauvaise gestion des affaires de cette entreprise ». Et il a été donc demandé la mise en place d’une commission d’enquête. Quelques jours seulement, le PDG a dépêché sur les lieux une commission d’audit. Après les trois jours passés dans l’étude des cas soulevés par les travailleurs, un représentant des cette commission a demandé à ce syndicaliste de lui rédiger un rapport détaillé et de le lui remettre en main propre. Ils se sont, selon notre interlocuteur, fixé rendez-vous, au siège de la direction générale. M. Djaâdi nous apprend alors que son directeur a refusé de lui délivrer un ordre de mission pour se rendre à Alger parce que, nous dit-il, a mal digéré l’action que nous venons de mener. Et ne s’arrêtant pas là, ajoute-t-il, « mon responsable m’a délivré un ordre de mission pour ce même jour à l’effet d’assurer une autre tâche, alors que huit chauffeurs étaient de reserve, et poursuit-il, le document est des plus étranges car, il est signé par trois responsables ! » En campant sur sa position de remettre le courrier en main propre, une altercation verbale s’en est suivie entre le syndicaliste et son directeur. Ce dernier est allé alors déposer une plainte à l’encontre de cet ouvrier. Une semaine plus tard, la brigade de la Gendarmerie nationale de cette localité a convoqué ce porte-parole des travailleurs. En se rendant à la brigade, les gendarmes lui ont demandé des témoins concernant cette affaire. Le lendemain, tous les ouvriers se sont portés volontaires pour témoigner. Arrivant devant la brigade, les hommes en vert se sont contentés de ne faire entendre que deux parmi la foule. De retour au chantier, le premier responsable de l’unité, toujours selon les propos de notre source, leur décalre : « Que ceux qui veulent travailler rejoignent leurs postes respectifs et les autres peuvent quitter les lieux ! » Un langage qui n’a pas été du tout au goût des ouvriers qui ont vite réagi en engageant un mouvement de grève. Du coûp, une commission s’est déplacée d’Alger, pour réconcilier les deux parties. C’est là qu’un procès-verbal a été signé et certaines revendications ont été satisfaites, entre autres le versement des salaires à chaque fin de mois, la révision de la grille des salaires, la prime de rendement en fonction du taux de production qui commence à partir de 7000 tonnes, doter la section syndicale de moyens et lui ouvrir les portes du débat pour parer à toute situation conflictuelle. Après cette entrevue, le directeur demande au représentant des travailleurs d’aviser ces derniers sur la compression d’effectifs et pour cela les départs volontaires seront indémnisés. Responsabilité que le DRH de la direction générale décline, jugée non conforme à la loi, nous apprend notre source. Donc, le premier à subir les conséquences du licenciement est un chauffeur de Guelma qui est en fin de contrat que les travailleurs ont défendu bec et ongle pour le maintenir à son poste. Poussant le bouchon plus loin, une procédure judiciaire est alors engagée à l’encontre des 52 grévistes parmi les 120. Passés en reféré, la justice a ordonné aux « accusés » de laisser les portes de l’entreprise ouvertes pour ceux qui veulent reprendre le travail. Cependant, au moment où nous nous entretenons avec cette section syndicale, un huissier de justice s’est présenté sur les lieux de la protestation. Il informa les travailleurs que les 52 présentés devant le juge sont désormais licenciés et sont priés de quitter les lieux, tout en ayant le droit de faire cassation.
La tension est alors montée d’un cran, et les protestaires ont sur le champ pris une décision à l’unanimité de poursuivre la grève et n’excluent pas le recours à d’autres actions musclées pour faire valoir leurs droits.
Et en parallèle, ils lancent un appel à toutes les parties concernées d’intervenir pour dénouer cette crise qui pourrait déboucher sur une impasse. Une délégation est vite constituée pour s’entretenir avec le chef de daïra et le maire de la localité.
Par ailleurs, durant notre présence sur les lieux de la protestation, nous n’avons malheureusement pas trouvé les responsables de l’administration pour écouter leur version par rapport à cette situation conflictuelle et par ricochet, connaître davantage les tenants et aboutissants de l’affaire en question.
M. Smail
