La dépouille de madame Miralles, rappelée auprès du Seigneur le 02 mai dernier (voir nos éditions du 07 et 14 mai), est toujours conservée à la morgue de l’hôpital de Aïn Bessem. Cela fait donc plus de 15 jours que l’âme de la “Mama” des bessamis est “empêchée” de reposer en paix. Pour rappel, cette situation inédite, intolérable et qu’aucune religion et encore moins, humanité, ne justifient, est “imposée” par une sorte de malentendu mystico-administratif. En effet, pendant que madame Miralles est auprès du Seigneur et que de là-haut elle attend qu’on daigne enterrer sa dépouille pour qu’enfin elle puisse reposer en paix, ici-bas, on continue à spéculer sur la nature de sa croyance. Condition sine qua non que les uns et les autres, toujours préoccupés à déterminer le sexe des anges, invoquent comme préalable incontournable devant décider du rite funéraire de la Mama.En attendant que l’on “décide” à la place de madame Miralles si elle était de confession chrétienne ou musulmane, les citoyens, eux, humains avant tout, réfutent tout argument empêchant leur Mama d’être inhumée. La colère que le cas Miralles a suscité dépasse les frontières de la wilaya. En effet, contenant par correction sa colère, un citoyen de Béjaïa nous appelle au téléphone pour proposer de prendre en charge les funérailles de la défunte.Hors de lui, un voisin de la défunte hurlera à la face abstraite des autorités locales :“Même un cadavre d’animal est enseveli !”.Attendra-t-on jusqu’à ce que Benoit XVI fraîchement installé et El Azhar réagissent pour permettre à madame Miralles de partir définitivement et dans la sérénité ?
T. Ould Amar