Frémissements à la culture

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La Direction de la culture de la wilaya de Béjaïa adopte depuis peu une nouvelle politique, celle de la culture d’entreprise qui vise, par de nombreuses actions et démarches louables, à remettre en état de marche le secteur de la culture, longtemps laissé en hibernation totale.

De nouvel eaux projets ont été adoptés par la tutelle en vue de remédier à l’apathie qui caractérise l’activité culturelle dans la wilaya depuis quelques années. Pour instaurer une nouvelle donne culturelle dans la capitale des Hammadite, l’administration tente de pallier au déséquilibre enregistré en matière d’activité que connaît la région. Cela passe d’abord par la participation de la wilaya à la manifestation d’Alger, avec un programme varié, où l’exposition et la photographie sont mises en exergue durant le temps que dureront les festivités et à long terme aussi, selon les dires de son premier responsable.

D’autre part, et compte tenu de ce déplacement en masse d’artistes et hommes du savoir à Alger, à la rencontre d’un autre public et d’autres cultures, l’administration qui chapeaute l’activité depuis plus de deux mois, a couronné son travail par l’édition d’une brochure intitulée : “Béjaïa synthèse de civilisation”, qu’elle présentera lors de ce séjour, pour pallier à l’absence d’historiens. La revue éditée spécialement pour la circonstance, est conçue par la direction de la culture de la wilaya de Béjaïa. Dans ce travail, les concepteurs ont grandement mis en valeur les ressources potentielles de la wilaya. L’aspect géographique, économique, historique, artistique et culturel a été également passé en revue.

Dans l’aperçu historique, l’on relate les différentes occupations qu’a connu Béjaïa de la préhistoire, passant par les périodes numides, romaine musulmane, la dynastie des Beni Hammad, des Hafcids à l’occupation espagnole puis française. L’espace “art et culture” évoque les différents métiers traditionnels existant dans la région. Pour les arts lyriques, la musique est la seule qui reflète le mieux l’âme d’un peuple. Dans ce qui apparaît comme synthèse, certaines activités culturelles ont été dignement illustrée par des gravures et peintures, notamment dans le chapitre réservé aux grands personnages. A travers cette brochure de 24 pages, la tutelle a opté pour la meilleure façon de présenter la wilaya, tel expliqué dans l’éditorial “… la culture de la région : ses zaouis, ses poètes, ses hommes de lettres, de cinéma, de théâtre, ses musiciens, ses peintres, mais également ses bijoux, sa poterie, ses tapis…”. Concernant le programme de la semaine, pas toujours du goût de certains, il verra la participation de plusieurs partenaires et figures artistiques connues.

Nonobstant la participation en masse de quelques organismes d’Etat activant dans un domaine inhérent à celui de la culture, que ce soit dans l’artisanat, le chant, patrimoine matériel ou défenseur du patrimoine immatériel sur lequel veille des associations et le PNG, certains ont rejeté l’idée d’y prendre part, arguant que les autorités ne leur font appel que lors de ces occasions prestataires. En effet, au détriment du pan historique et universitaire occulté l’on remarque la présence en force d’associations à caractère culturelle, alors qu’aucune conférence sur l’histoire ou les sciences n’a été programmée pour l’occasion, comme si l’on peut condenser l’histoire de Béjaïa à travers quelques peintures et pièces théâtrales. Parallèlement à ce séjour algérois, qui s’étalera du 28 mai au 1er juin, une série d’activités est prévue également à Béjaïa ville. Dans son communiqué, la direction a prévu pour l’occasion une tournée de bibliobus à travers les daïras et localités dans le but de divertir les citoyens, dont le quotidien est morose. Toujours dans le cadre de ce programme arrêté conjointement avec les artistes de la wilaya, les rencontres et galas musicaux sont intensifiés. A l’affiche du mardi 29 mai au samedi 2 juin, la maison de la culture verra défiler entre autres El Ghazi, Rédha Sikka, Sabrina et Mokdad Nacer, Abdelmadjid Meskoud, Charef M’hamed Rédha ainsi que d’autres qui n’ont pas pu se produire à Alger.

Fatiha Lahiani

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