L’Alliance veut imposer son hégémonie

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C’est finalement dans les moments chargés de périls pour sa survie que la coalition au pouvoir mérite réellement sa dénomination d’Alliance.

Ainsi, lors de leur réunion, dimanche, ses partis-membres, FLN, RND et MSP, ont mis leurs divergences de côté et discuté de leur avenir commun.

Un avenir politique d’autant plus hypothéqué que les trois formations sont désormais reléguées par plus de 64% des électeurs – sans compter le vote nul- au rang de forces minoritaires, politiquement et sociologiquement.Un état de vulnérabilité qui leur dicte, par conséquent, de raffermir leur hégémonie factice sur les institutions, avec d’autant plus de hargne qu’ils se savent en net déficit de légitimité.

Et pour ce faire, il faut reconnaître à ces partis cette capacité de réfléchir stratégie dès lors, et seulement dès lors, qu’il s’agit de préserver leurs intérêts communs bien compris.

En effet, il est peu probable que les membres de l’Alliance aient pour souci prioritaire la promotion des mécanismes démocratiques d’accès aux institutions de la République lorsqu’ils en appellent à l’urgence de la révision de la loi électorale et celle sur les partis.

Il est à parier que fort de sa majorité absolue à l’APN, l’Alliance influera sur ces deux projets de révision dans le sens de l’exclusion de quelque potentielle alternative crédible à leur discours, plutôt que de créer les conditions d’une réelle représentativité partisane de la société.

Car peut-on accorder du crédit aux intentions réformatrices de Belkhadem s’agissant des deux lois, alors que l’on se souvient qu’il n’y a pas plus d’un mois, celui-ci se réjouissait qu’une formation démocratique soit privée d’agrément ?

Quant à la révision promise de la loi électorale, elle aurait pour objectif déclaré par ces formations de remédier au parasitage de la vie politico-électorale et de sa moralisation, voilà qui est louable !

Cependant, en l’état actuel du pluralisme politique, conjugué aux restrictions – prévues d’être renforcées – de la loi sur les partis, la perspective de révision de la loi électorale ne profiterait qu’aux appareils des partis de la coalition, forts de leur ancrage au sein de leur pouvoir d’Etat et de leurs clientèles politico-électorales.

C’est apparemment autant de funestes objectifs de verrouillage du peu d’espaces démocratiques que compte la vie politique algérienne auxquelles l’Alliance s’attelle d’ores et déjà. Sans le moindre accroc majeur, l’entente est scellée entre les trois formations pour s’assurer le contrôle des postes clés au sein de la Chambre basse qui leur permettraient en tant que bloc de conférer aux projets de lois le contenu qui leur siérait.

Hakim Outoudert

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