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Belkhadem, Ouyahia et Soltani se partagent le gâteau

Passé l’orage des élections législatives du 17 mai, l’heure est à la cordialité entre les partis de l’Alliance présidentielle. Réunis dimanche soir au siège du FLN à Alger pour se partager « le gâteau », notamment à l’Assemblée en attendant le gouvernement, Belkhadem, Ouyahia et Soltani n’affichaient aucun signe de désaccord.

La rencontre, extraordinaire et informelle, a tout de même duré deux heures. Le temps de mettre au diapason les derniers détails de ce que sera la sixième législature de l’Algérie indépendante. Au sortir de la réunion, les critiques de campagne ont laissé place à des sourires a trahissant un certain malaise jamais assumé. Belkhadem, l’hôte du jour, était chargé d’expliquer aux quelques journalistes présents la teneur des discussions et de leur décrypter la teneur d’un communiqué, rédigé dans une langue de bois, distribué quelques instants auparavant.

L’on apprendra, d’ailleurs, que les trois chefs se sont mis d’accord sur le futur président de l’APN. Si la candidature, côté FLN bien sûr, de Abdelaziz Ziari relève dn secret de Polichinelle, le soutien du RND et du MSP n’était tout de même pas totalement acquis, d’autant plus que le parti de Belkhadem n’a plus la majorité absolue qui lui permettait d’imposer ses choix.

Dans l’euphorie de cette nouvelle lune de miel, on apprendra aussi que outre la présidence de l’Assemblée, le FLN aura également droit à trois vice-présidences, sur les cinq. Le parti majoritaire s’adjugera, aussi, quatre commissions permanentes sur les douze que compte la Chambre basse. Et il n’y a pas que cela. Les trois partis veulent accentuer leur hégémonie sur la scène politique. Ils se sont mis d’accord sur « une rapide » révision de la loi sur les partis, mais surtout du code électoral. Là, Belkhadem, le porte-parole des trois, n’a pas précisé les contours d’une telle révision, même si deux jours auparavant, son collègue du RND avait dit tout le bien qu’il pensait du scrutin uninominal à deux tours. Un système qui avait permis au FIS de remporter la majorité des sièges en 1991.

Mais au-delà de ce partage, les trois chefs de partis se sont empressés de déclarer « légitime » la législature, se référant à une constitution violée la semaine même par le report de l’installation de l’Assemblée. Cette rencontre, anodine par ailleurs, donne déjà un avant-goût de ce que sera la composante du gouvernement qui sera nommé probablement au début de la semaine prochaine. En effet, tout indique que le gouvernement actuel, qui démissionnera selon toute vraisemblance mercredi, sera reconduit et ne connaîtra que de légers changements. Sauf revirement spectaculaire, l’ossature, Belkhadem en tête, sera maintenue malgré les multiples critiques, publiques, du président de la République.

Ali Boukhlef

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