Les mécanismes de contrôle renforcés

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Le Conseil de la monnaie et du crédit a passé en revue au cours d’une réunion, tenue jeudi dernier la situation monétaire de l’année 2006, examiné les objectifs en matière d’évolution des agrégats monétaires et de crédits pour l’année 2007 et étudié une demande d’autorisation de constitution de banque, a indiqué le Conseil dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction. Ainsi, en 2006, les performances financières extérieures particulièrement positives se sont conjuguées avec un renforcement de la situation des finances publiques. En particulier, l’encours de la dette extérieure s’est situé à 5 milliards de dollars à fin décembre 2006, pendant que les ressources accumulées au niveau du Fonds de régulation des recettes se sont substantiellement accrues. S’agissant de la poursuite en 2006 d’une conduite prudente de la politique monétaire, notamment en termes de gestion des excès de liquidités sur le marché monétaire, par la Banque d’Algérie, elle a permis une maîtrise continue de l’inflation dont le taux s’est situé à 2,5 % en 2006.

En outre, dans ses interventions sur le marché interbancaire de change, la Banque d’Algérie a veillé à la stabilité du taux de change effectif du dinar. Le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) de la Banque d’Algérie a également annoncé qu’il prévoyait une croissance de 14 à 15% des crédits à l’économie algérienne en 2007.  » Le CMC prévoit une croissance des crédits à l’économie dans une fourchette oscillant entre 14 et 15% durant l’exercice en cours « , indique le communiqué publié à l’issue de la réunion du 24 du mois en cours. Ces perspectives macro-financières encourageantes pour l’année 2007 seront accompagnées d’une gestion prudente des excès de liquidités, tout en assurant des financements bancaires appropriés pour les investissements productifs. La croissance des crédits à l’économie avait été de 7,6% en 2006 par rapport à 2005. Malgré cette expansion du crédit, le CMC prévoit de contenir le taux d’inflation à 3% sur le moyen terme. A ce propos, les banques algériennes, essentiellement étatiques, avaient été critiquées ces dernières semaines pour leur politique de crédit restrictive. En effet, la disponibilité et la stabilité des ressources prêtables assurant les conditions d’une intermédiation bancaire de qualité dans l’allocation de l’épargne interne au profit de la croissance de l’économie nationale, en contexte de sécurité financière extérieure renforcée. Par ailleurs, le CMC a encore examiné au cours de cette session une demande d’autorisation de constitution de banque, et ce, dans le cadre du règlement 06-02 du 24 septembre 2006 fixant les conditions de constitution de banque et d’établissement financier et d’installation de succursale de banque et d’établissement financier étrangers. Pour plus d’explication, ce nouveau règlement qui définit le cadre d’analyse et d’appréciation de toute nouvelle demande d’autorisation de constitution de banque, en conformité avec l’Ordonnance 03-11 relative à la monnaie et au crédit, renforce les conditions d’accès à la profession bancaire et élargit le cadre de contrôle en faisant de la phase d’autorisation, dans l’esprit des 25 principes de Bâle, le premier palier d’exercice de la supervision. Ainsi, le Conseil, en application de ce texte, apprécie, en examinant la demande, dans quelle mesure cette nouvelle banque va contribuer au développement harmonieux du système bancaire algérien. Selon le même document, cette institution, pour se prononcer sur toute demande d’agrément de banque, exige des critères d’actionnariat notamment l’expérience et le savoir-faire dans le domaine bancaire et financier, la solidité financière ainsi que le rating (notation) de la maison-mère et la place qu’elle occupe dans son pays d’origine et sa région, voire dans le monde. Sur un autre chapitre, concernant la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le Conseil a accordé une attention à l’origine des capitaux. Au cours de cette même session, la demande d’autorisation de la constitution de la banque britannique HSBC a été examinée, sur la base des nouveaux paramètres définis par la réglementation en vigueur. Ce qui a permis au CMC d’autoriser la constitution de la banque HSBC Algérie. Pour rappel, cette banque sera dotée d’un capital social de 2 500.000.000 dinars, qui sera porté la troisième année à 3 671 000.000 dinars. Cette demande d’autorisation de constitution de banque confirme une nouvelle fois l’intérêt certain que représente le marché algérien pour les banques de renommée internationale, selon le communiqué.

Nabila Belbachir

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