l Le temps d’une soirée, Sabrina Farah, Nacer Mokdad, Rédah Sika et El Ghazi, ce crooner qui a su traverser les temps sans y laisser son son âme, ont permis aux Bouiris une plongée dans la mélodieuse Méditerranée.
Cette agréable immersion a été rendue possible grâce aussi à une orchestration tout simplement formidable.
Cuivres, guitares sèches, percussions et autres ont harmonieusement obéi au doigt et à l’oreille de Amine Adlane, un jeune arrangeur qui nous revient de la “prétentieuse” Egypte avec le premier prix. Surfant sans couacs entre flamenco, andalou et yal kabyle, l’orchestre accompagnera en premier Mokdad Nacer. L’artiste servira au public assoiffé un chaâbi fluide qu’une touche de flamenco et de cuivre n’altérera aucunement.
Bien au contraire, ce petit plus méditerranéen intègre harmonieusement le “zidane” et autre “insiraf” dépoussiérés.
C’est ainsi que Ghabegh Bezzaf d’Amezyan de Akli Yahiatène prendra, et sans qu’elle ne soit, dénaturée, une autre dimension “entre les mains” de Mokdad Nacer.
Avec une voix sublime, Sabrina Farah n’ira pas de “cordes mortes” pour imprégner la salle de cet air des “dziriyates” qui, le temps de trois chansons, réinvente les Fadhila Dziriya. Vint le tour de “do, ré, mi, fa, sol, la, Sika”. Débordant d’énergie et de plaisir, Rédha Sika emballera et emmènera la salle en Espagne.
L’artiste réussit un flamenco digne des Gipsy King. La prestation du jeune Sika a quelque chose des allures de la tauromachie, puisqu’elle était aussi physique. El Ghazi, le crooner ou encore “El Louze”, comme on l’interpelle dans la salle, sera la cerise sur le gâteau. Avec le même enthousiasme et la même générosité qu’on lui connaît, l’auteur de L’babor donnera le meilleur de lui-même. Sans se départir de son sourire qui renseigne sur son plaisir d’être sur scène, il tente tant bien que mal de répondre aux “demandes” du public. La mémoire de ce dernier déterrera Ya mehla dhi l’âachiya” que “El-Louze” se fera un plaisir d’interpréter et la salle de redécouvrir en imaginant, peut-être, une soirée de clair de lune avec la bien-aimée…
T. O. A.