Près de 32% de celles-ci souffrent de problèmes financiers

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Saisir la vitalité réelle des associations en Algérie et à confectionner une banque de données fiable et crédible sur les associations locales et nationales pour la constitution d’un observatoire national sur les associations en Algérie, tel est l’objectif de l’enquête réalisée par la Fondation Friedrich Ebert sous le titre  » le phénomène associatif en Algérie  » sur le mouvement associatif algérien. Une enquête qui vise également à dégager une typologie et à l’affiner progressivement à travers des études et des recherches ultérieures sur l’espace associatif, pour en retracer les perspectives d’évolution et de développement.

S’inscrivant dans le cadre du projet triennal financé par la Commission européenne et intitulé  » programme de coopération avec la société civile en Algérie « , cette enquête nationale rédigée par M. Omar Derras, a touché près de 446 associations en activité implantées dans 24 wilayas du pays. En terme de chiffres, l’étude a fait savoir que la majorité des associations sont à caractère social (43%), 28% des associations sont culturelles alors que les associations sportives constituent 14%.

Les problèmes soulevés par l’ensemble des associations ont trait au manque de moyens financiers et de locaux puisque pas moins de 32% de la totalité des associations souffrent d’obstacles financiers, et presque 20% avancent le problème du local, et un degré moindre les procédures et les lourdeurs bureaucratiques. Si on se réfère aux résultats de l’enquête, on relèvera que la composante sociologique des dirigeants associatifs est caractérisée par la prédominance des niveaux académiques universitaires et des couches moyennes composées majoritairement de cadres supérieurs et d’une élite du secteur économique et du service public. Un encadrement de qualité qui demeure l’un des points forts de l’espace associatif marqué par la diversité des domaines qu’il investit.

Ces atouts sont malheureusement très mal exploités, selon les initiateurs de l’étude qui ont affirmé qu’à l’exception d’un certain type d’associations à l’image des associations nationales et quelques associations locales qui dérogent à la règle, comme les associations de défense du patrimoine, du développement durable, de la santé, très bien intégrées dans les circuits et les créneaux nationaux et internationaux, les autres associations ne se font que l’ombre d’elles-mêmes.

L’emplacement géographique de ces associations qui  » réussissent  » est généralement la capitale et les grandes villes du nord du pays où on trouve même que certaines se transforment d’ailleurs en bureau d’expertise et de consultation pour faire l’intermédiaire entre les bailleurs de fonds et les ONG étrangères et les populations locales concernées, révélera l’enquête.

Relatant l’historique du mouvement associatif algérien, l’auteur de l’enquête indiquera qu’après une brève euphorie associative (1990/1992), suivie d’un net refroidissement durant les années de violence et du terrorisme, ces dernières années et plus précisément à partir de l’an 2000, il est constaté une certaine décantation et un nouveau souffle a été donné à la participation et à la viabilité associative.

L’espace associatif jugé  » vulnérable  » par l’auteur de l’enquête pour différentes raisons que M.Derras a énuméré dans le rapport final de l’étude. Il a cité entre autres, l’inadaptation de la législation en vigueur aux conditions de fonctionnement et de création des associations et le manque de moyens financiers ainsi que les aspects structurels, organisationnels et les pratiques managériales qui sont à l’œuvre dans les associations. Le manque de coopération et de collaboration entre les différentes associations était également l’un des problèmes mis en avant par l’enquête.

Il est à signaler qu’une publication de 153 pages éditée en format de poche, illustré par des tableaux et autres diagrammes renseignant sur le mouvement associatif en Algérie, est gracieusement mise à la disposition des associations.

H. Hayet

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