Lors de la réunion du bureau national et des coordinateurs des wilayas du Rassemblement national démocratique, tenue jeudi dernier à la résidence El Bahia (Sidi-Fredj), le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a réitéré une fois encore le souhait de sa formation pour un amendement de la loi électorale. « L’amendement de la loi électorale devra mettre fin à l’anarchie et exigera des partis politiques un taux déterminé pour pouvoir poursuivre leur activité politique », a expliqué Ahmed Ouyahia. Cette question, selon l’ex-chef du gouvernement a été abordée, lors de la rencontre de l’Alliance présidentielle. « Le RND n’a pas fait de propositions sur ce sujet » a-t-il affirmé et d’ajouter qu’ »il est préférable de laisser cette initiative au gouvernement ». Face à la presse, l’homme qui sait bien de quoi il parle, a souligné, dans le même sillage, que tout ce qui permet au phénomène de l’argent de s’installer sur la scène politique, doit, impérativement être contenu. « Le RND n’est pas pour la dissolution des partis, mais, souhaite conditionner leur existence par les résultats obtenus lors des élections », affirme-t-il. En somme, aux yeux d’Ouyahia, les partis politiques doivent se référer aux normes universelles. Toujours dans le même ordre d’idées, le patron du RND, a dit que sa formation souhaite mettre un terme à la rémunération des membres des commissions de contrôle des élections. « Cela ne touche nullement à la probité de ces commissions » argue-t-il. Sur un autre chapitre relatif aux prochaines élections locales, qui se tiendront vraisemblablement le mois de septembre prochain, M. Ouyahia a estimé que la mobilisation des électeurs aux locales, sera plus importante que celle enregistrée le 17 mai. Ce denier argumente ses propos par le lien très étroit existant entre l’élu local et le citoyen. « Ce rendez-vous revêt une importance non négligeable, du fait que les assemblées locales sont les plus proches des citoyens ». « Les trois mois qui nous séparent de ces joutes sont insuffisants pour préparer comme il se doit le rendez-vous » d’autant a-t-il noté que « l’APN est appelée à débattre des amendements à apporter à la loi électorale ». Cependant, il a tenu à signaler que son parti sera présent dans l’ensemble des communes des 48 wilayas. « L’opération ne sera pas facile vu le délai restreint qui reste pour confectionner les listes des candidats », a-t-il estimé. Par ailleurs, lors de son allocution d’ouverture, le SG du RND, avait indiqué, que son parti « n’est pas pleinement satisfait » des résultats obtenus, et ce, malgré la réalisation des 30 % de voix exprimées, tout en invitant les structures de son parti à « étudier la qualité de la participation du RND » aux élections locales.
« La formation du gouvernement n’est pas une affaire commerciale pour le RND »
A une question relative à la prochaine composante du l’exécutif, après l’installation de la nouvelle composante de l’Assemblée populaire nationale (APN), Ahmed Ouyahia a souligné que sa formation politique ne fait pas de cette question « une affaire commerciale ». « La composition du gouvernement relève des prérogatives du président de la République » a-t-il répondu. A cet effet, il a saisi l’occasion devant la presse nationale pour déclarer que la récente réunion de l’Alliance présidentielle « n’est pas attelée à partager un butin ». « Les portefeuilles ministériels sont tributaires des résultats des législatives » précise-t-il. Selon ses dires, cette rencontre entre dans le cadre de la coordination entre les trois formations de l’Alliance. Interrogé sur la possibilité de le (re) voir parmi le nouveau gouvernement, M. Ouyahia a eu cette réponse : « Je suis occupé actuellement par le parti ».
Encore une fois, l’ex-Premier ministre, a plaidé pour que le cas du fort taux d’abstention, enregistré lors des dernières élections législatives, soit étudié d’une manière approfondie. Une attitude, qui met en contre-pied la lecture de Belkhadem. Déjà lors de l’émission Fi Es-Samim (Dans le vif), où étaient réunis les SG du FLN, du PT et du RND, ce dernier, dans une remarquable intervention, dans laquelle il s’était d’ailleurs montré catégorique et beaucoup plus pragmatique, a indiqué que le fort taux d’abstention enregistré lors des législatives du 17 mai dernier relève d’un problème de fond. A ce propos, il a souligné la nécessité d’une analyse profonde de la question par toute la classe politique. Contrairement à son homologue du FLN, et de surcroît chef du Gouvernement, qui a tenté (vainement) de dire que ce taux n’exprime aucun message politique.
Salah Benreguia