25 000 résidents illégaux reconduits en 2007

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Ce qui s’apparentait à une simple boutade, à savoir la création d’un ministère pour l’Immigration et l’Identité nationale, durant la campagne électorale française s’est vite confirmé après l’entrée à l’Elysée de Nicolas Sarkozy. Première mesure décrétée : la reconduction aux frontières de 25 000 immigrants en situation irrégulière en 2007. Une mesure vite brocardée par la malheureuse candidate socialiste, Ségolène Royale, laquelle n’a pas hésité à descendre dans l’arène à la faveur d’une réunion de soutien aux candidats socialistes dans les Bouches- Du–Rhône. «Ces annonces précipitées sont le constat de son échec. Il s’agit d’une agitation verbale tous azimuts avec des annonces faites dans un flou des plus répréhensibles», a-t-elle estimé, il a invité le gouvernement à plus de « transparence » dans « le coût de ses mesures ».La majeure partie de la communauté étrangère notamment maghrébine et noire africaine établie en France, horripilée par la victoire de Nicolas Sarkozy, voit dans ces mesures contre l’immigration un acte de xénophobie et racisme qui ne dit pas son nom. Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale tente de couper l’herbe sous les pieds de ses détracteurs en appuyant à la volonté du gouvernement à maîtriser le flux migratoire, favoriser l’intégration, promouvoir l’identité française et encourager le codéveloppement. Il souligne, a cet effet, dans une tribune, publiée sur les colonnes du quotidien français le Figaro, avant hier, « que la lutte contre l’immigration illégale restera une priorité absolue » avant de lâcher « que les étrangers sans papiers n’ont pas vocation à rester en France, mais à être raccompagnés dans leur pays d’origine, de manière volontaire ou contrainte.» Il pousse le bouchon plus loin en affirmant sur un ton ferme, s’agissant des enfants immigrés scolarisés « s’il est normal que les enfants présents sur le territoire soient scolarisés, cela ne signifie pas que les parents doivent automatiquement bénéficier de papiers. Le droit à l’instruction d’un enfant peut aussi être satisfait dans son pays d’origine; il n’a jamais entraîné le droit de séjour des parents», a-t-il précisé dans une contribution aux allures de mise en garde. Sur un autre chapitre, celui de l’immigration choisie, thématique chère à Sarkozy, M.Hortefeux note que « sans pratiquer un pillage des cerveaux, nous devons en favoriser la circulation. Nous le savons: l’immigration zéro n’est ni possible ni souhaitable.» Cependant, l’installation et l’intégration en France suppose, selon lui, à la fois, le «respect des principes républicains» et la signature obligatoire d’un « contrat d’accueil et d’intégration » qui permettra de recevoir « une formation civique, linguistique et pratique sur la vie en France. »

S’agissant de la promotion de l’identité nationale, le tout-nouveau ministre rappelle que «la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion». Et de se gloser sur l’identité française qui se veut, d’après lui, une réponse à la fois à la mondialisation et aux communautarismes M.Hortefeux précise que l’enjeu du codéveloppement, est «de donner aux Etats du Sud et à leurs ressortissants les moyens d’avoir confiance en eux-mêmes et de construire un avenir en dehors de l’émigration.» Il conclu son réquisitoire en soutenant qu’il n’est pas antinomique d’être ferme en politique avec les valeurs humanitaires car la France ne fait que développer ses intérêts économiques en préservant ses convictions humanitaires.

Hocine Lamriben

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